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18 Happenings in 6 parts

1959

18 Happenings in Six Part
Allan Kaprow, 1959
New York, Galerie Reuben

18 Happenings in Six Part, fut présenté pour la première fois en 1959 à la Galerie Reuben à New York, elle inaugure le Happening.

Kaprow envoya des invitations au public, précisant bien que ce dernier était partie prenante de l'événement. L'événement utilisait plusieurs salles dans la galerie Reuben. Dans ces salles, des chaises et places étaient disposées dans plusieurs directions, forçant le public à voir le spectacle de façon disparate. L'espace était parcouru d'éclairages de couleur et de miroirs qui renforçaient la complexité de l'environnement. La performance était divisée en six parties, chacune comportant trois événements. Il y avait le son d'une cloche pour séparer les événements, et les instructions données au public consistaient essentiellement à changer de salle. Les acteurs présentaient des scènes fragmentées, jouant de la musique, dansant, brandissant des panneaux, etc. Kaprow avait précisé que ces actions ne signifiaient rien, pour ce qui concerne l'artiste en tous cas. De même, le terme happening ne servait qu'à repérer une chose spontanée et fortuite, même si cette œuvre avait nécessité des répétitions importantes, et que les participants suivaient des instructions précises

Historiquement considérée comme la « première » d’un genre nouveau (la performance), A la fois improvisés et parfaitement mis en scène et écrites par Kaprow, ces happenings marquent un point de non-retour, au-delà duquel les limites traditionnellement attribuées à différentes formes d’expression (peinture, danse, musique, théâtre, poésie) implosèrent définitivement. Cela donnera naissance à une catégorie d’œuvre qui transforme le rôle du public, les rapports entre les arts et la frontière entre l’art et ce qui n’en est pas. La conception des 18 Happenings intensifiait également une participation potentielle du public qu’il s’agissait de libérer de son rôle de spectateur passif. Un tract précise le déroulement du happening et le rôle de chacun, y compris des spectateurs. Des instructions avaient ainsi été distribuées aux public à son arrivée en 1959 : différents placements délimités entre chaque scène, ne pas applaudir...) . Dans un espace divisé en six, trois happenings indépendants se déroulaient. Le public était confronté à ces actions fragmentées dans un ordre délimité. Kaprow parle et joue d’un instrument de musique. Rosalyn Montague parle et marche, Shirley Prendergast et Janet Weinberger marchent et jouent d’un instrument, Robert Whitman parle, marche et joue à un jeu avec des cubes. Sam Francis, Red Grooms, Lester R. Thompson peignent des toiles vierges.

Pour Kaprow, ces indications pour le public représentaient une voie pour la libération finale de l’art et du spectateur telle qu’il la concevait alors dans la réalisation d’un « art totalement nouveau. » Un art, disait-il, qui, tout comme les peintures de Mondrian, « se dissoudrait dans une sorte d’équivalent de la vie ». À ce titre, Kaprow a toujours résisté à l’identification de son œuvre au genre du happening et de la performance. Par l'expérience les gens sont transformés. Il y a partage de quelque chose dans différentes salles, les acteurs jouet quelque chose dont ils assument le devenir, la spontanéité, l'erreur.