Le traitement par grands aplats de couleur simplifie à la fois l'intérieur du compartiment comme les éléments naturels que l'on voit à l'extérieur, ciel avec soleil couchant, lisière d'arbres, talus et pont de chemin de fer. Ce traitement fait aussi disparaître les traits de la jeune femme ce qui contribue à en faire le personnage universel de la voyageuse solitaire.
Ce thème est accentué par le titre, objectif et offert au hasard, et surtout par la sensualité dégagée par les cheveux débordant du chapeau, les plis de la robe et les jambes du premier plan ainsi que par l'attitude de la jeune femme, manifestement peu absorbée par la lecture des magazines étalés sur ses genoux ou à côté d'elle.
Les teintes vertes, froides, au premier plan dominent par rapport à celles plus chaudes, orangées, à l'arrière plan. Au XVIIIème, Reynolds avait exposé des principes exactement inverses pour accentuer la perspective. Le fond chaleureux de la nature et nostalgique du jour finissant viennent donc, en se rabattant sur le premier plan, faire comme un écho aux teintes orangées et sensuelles de la jeune femme.
Jean-Luc Lacuve le 19/01/2010
Merci à Laurent Bonnet de m'avoir signalé la faute, souvent commise, sur l'intitulé du tableau. Il s'agit du compartiment C de la voiture 293 et non 193.