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Ferdinand Joseph Gueldry

 
(1858-1945)
Académisme
Filature du nord ; scène de triage de la laine 1913 Roubaix, La Piscine

Ferdinand Gueldry est né le 21 mai 1858 à Paris de parents d'origine alsacienne. Il peint très jeune, dès l'âge de treize ans, et ses parents l'encouragent.

En 1874, il entre à l'École des beaux-art de Paris, rejoint l'atelier du peintre Jean-Léon Gérôme et le fréquente jusqu'en 1878.

Entretemps, il découvre l'aviron et devient un « canotier » de haute volée, puisqu'il décide d'organiser des compétitions sur la Marne. Décrit comme un solide gaillard, en 1876, il cofonde avec des camarades la Société nautique de la Marne à Joinville-le-Pont sur l'île Fanac. À partir de 1881, avec sa toile Une régate à Joinville, une grande partie de ses sujets représentés sont des canotiers ou des scènes nautiques mettant en scène des sportifs en maillots rayés et leurs publics. Cette période correspond aux années 1880-1890 ; le peintre s'installe à Bry-sur-Marne où il a son atelier et peut en même temps pratiquer son sport. Arbitre international d'aviron, il se rend plusieurs fois en Angleterre, sur la Tamise, à la régate royale de Henley, d'où il tire une toile, Sur la Tamise, qu'il conserve toute sa vie.

Sur le plan critique, dès le début des années 1880, Bertall, Étienne Carjat et le Gil Blas s'enthousiasment pour son traitement du sujet, Gueldry réussissant, selon eux, à s'affranchir de son maître Gérôme tout en se rapprochant de la manière d'un Édouard Manet1. En 1902, Joris-Karl Huysmans écrira : « M. Gueldry est un des rares peintres qui aient tenté de s'affranchir de ses souvenirs d'école et d'aller droit à la nature. ».

Une deuxième phase apparaît dans son travail à partir de 1885, quand Gueldry élargit son sujet aux représentations d'intérieurs d'usines et à la vie ouvrière in situ. Traitées de façon naturaliste, ces scènes apportent un point de vue documentaire au moment de la Deuxième Révolution industrielle. Gueldry pose sa palette aussi bien dans le Nord, saisissant les ouvrières du textile, que dans le bassin du Creusot. On compte aussi quelques scènes militaires, des marines, des scènes champêtres, des scènes d'intérieur et de rares portraits. Intéressés, les pouvoirs publics se portent alors acquéreur de certaines toiles de Gueldry.

En 1895, il épouse l'une des filles de Richard-Gabriel Morris, fils d'imprimeur et promoteur à Paris des colonnes qui portent son nom, personnage dont Gueldry avait fait d'ailleurs le portrait en 18801. Le couple a trois endants. Gueldry et son futur beau-père s'étaient rencontrés parce que ce dernier anima longtemps l'association des « Sauveteurs de la Seine ».

Au Salon de 1898, sa toile Les buveurs de sang, représentant des femmes anémiées buvant le sang d'un bœuf égorgé dans un abattoir, fait sensation. Elle offre un autre aspect de l'œuvre de l'artiste, figurant des scènes de la vie urbaine (hors usines).

En 1908, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur sous la parrainage d'Édouard Detaille.

Durant la Première Guerre mondiale, il peint l'horreur des tranchés, entre autres l'enfer de Verdun.

Dans les années 1920, il préside la Société libre des artistes français, après avoir été démissionnaire de la Société des artistes français en 19078.

Il meurt le 17 février 1945 à Lausanne, en partie oublié.