Un symbole de modernité répandu parmi les dames de la noblesse espagnole au cours des dernières années du XVIIIe siècle est l’imitation de la manière de s’habiller des classes les plus populaires, avec principalement l’adoption du costume de maja, mais confectionné avec les matériaux les plus luxueux. Il s’agit presque d’un jeu adopté par les classes les plus privilégiées, que la société accepte comme la réaffirmation d’un esprit national.
L’un des meilleurs exemples de cette mode apparaît dans ce portrait de Marie-Louise qui se fit représenter par Goya en septembre 1799 au site royal de San Ildefonso avec une robe et une mantille noires en dentelle. Il ne s’agit non pas d’un costume de maja à proprement parler, mais d’une concession au style populaire qui se serait avérée impensable chez n’importe quelle reine espagnole précédente. On apprend dans une de ses lettres que la reine fut très satisfaite de ce tableau.
Il faut néanmoins tenir compte du fait que ce portrait en mantille est un cas tout à fait isolé car le véritable goût de la reine tendait indubitablement vers la mode française.