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Arearea (Joyeusetés)

1892

Arearea (Joyeusetés)
Paul Gauguin, décembre 1892
Huile sur toile, 75 x 94 cm
Paris, Musée d'Orsay

En quête des traces d'un mode de vie primitif, Gauguin effectue un premier séjour à Tahiti à partir d'avril 1891. Là-bas, il s'inspire de ce qu'il voit, mais également de contes locaux ou d'anciennes traditions religieuses pour représenter des scènes imaginaires. Arearea est représentative de ces oeuvres où rêve et réalité se côtoient.

Au premier plan, on trouve plusieurs motifs, sans doute observés car récurrents dans les tableaux de cette période. Il s'agit des deux femmes assises au centre, de l'arbre qui découpe le plan du tableau et du chien rouge. Le ciel a disparu, la succession de plans vert, jaune, rouge forme l'armature de la composition.
Dans la scène du second plan, inventée, des femmes rendent un culte à une statue. Gauguin a agrandi un petit motif maori à la dimension d'un grand bouddha et il imagine un rite sacré. L'ensemble donne lieu à un univers d'enchantement harmonieux et mélancolique, où les hommes vivent sous la protection des dieux au milieu d'une nature luxuriante, dans une Polynésie archaïque et idéalisée.

Arearea fait partie d'un ensemble de tableaux tahitiens montrés à Paris en novembre 1893. Gauguin veut convaincre du bien-fondé de sa quête exotique. Cependant, l'exposition ne provoque pas l'enthousiasme espéré par l'artiste. Ses titres en langue tahitienne agacent nombre de ses amis et le chien rouge déchaîne bien des sarcasmes. Gauguin considère pourtant Arearea comme l'une de ses meilleures toiles, allant jusqu'à la racheter lui-même en 1895, avant de quitter l'Europe pour toujours.

Source : Musée d'Orsay