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Jean Fouquet

 
(1420-1480)
Gothique international
Portrait de Charles VII 1445 Louvre, Paris
Madone entourée de séraphins et de chérubins 1455 Anvers

Les informations sur la vie de Jean Fouquet sont peu nombreuses. Fouquet naît à Tours entre 1415 et 1420. Sa formation artistique fait l'objet de supputations, mais eu égard à son savoir-faire exceptionnel dans le domaine de l'enluminure, il est vraisemblable qu'il fut apprenti dans des ateliers d'enlumineurs. Les historiens citent en particulier un grand enlumineur du début du 15e siècle dont on ignore l'identité : le maître de Bedford. Celui-ci avait un atelier à Paris et il travailla à plusieurs reprises pour le duc de Bedford, Jean de Lancaster (1389-1435).

Entre 1443 et 1447 (on ignore la date exacte), Fouquet fait un voyage en Italie. Vers 1446, il peint sur toile un portrait du pape Eugène IV (1383-1447) qui ne nous est pas parvenu mais dont on possède une gravure. Le voyage en Italie a certainement permis au peintre français de rencontrer de grands noms de la peinture italienne : on cite en particulier Fra Angelico car son influence est notable sur certaines œuvres de Fouquet. Un portrait du bouffon Gonella qui exerçait ses talents pour la famille d'Este de Ferrare montre que Fouquet a séjourné dans plusieurs villes italiennes.

A la fin de la décennie 1440-50, Fouquet est de retour en France et s'installe à Tours où il ouvre un atelier de peintre et enlumineur. Sa réputation auprès de la famille royale, de l'aristocratie et du clergé, principaux commanditaires, est considérable. Il travaille pour la famille royale et les grands du royaume. Portrait de Charles VII (v. 1445), de son fils, Louis XI (v. 1475, perdu) Étienne Chevalier (1410-1474), trésorier de France, c'est-à-dire administrateur des finances royales : Diptyque de Melun (v. 1452-58), Livre d'heures (1452-60) Guillaume de Jouvenel des Ursins (1401-1472), chancelier de France, une sorte de ministre de la justice : portrait (v. 1460-65) Jacques d'Armagnac (1433-1477), duc de Nemours : Manuscrit (v. 1470) d'une traduction des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe (environ 37-100 après J.-C.), historiographe juif. C'est ce dernier manuscrit qui a permis aux historiens d'art de caractériser le style de Jean Fouquet et de lui attribuer ensuite de nombreuses autres œuvres attribuées auparavant à d'autres peintres. Ce manuscrit des Antiquités Judaïques, enluminé par Fouquet, était devenu la possession du duc de Bourbon par héritage. Son secrétaire, François Robertet, inscrivit en 1477, à la dernière page du manuscrit, la note suivante : « En ce livre à douze histoires, les trois premières de l'enlumineur du duc Jean de Berry et les neuf autres de la main du bon peintre et enlumineur du bon roi Louis XI, Jehan Fouquet, natif de Tours ». Pourquoi cette annotation a-t-elle une telle importance ? Robertet n'est pas un secrétaire au sens moderne. Il appartient à une famille qui joue un rôle important dans la famille royale. Ce sont des gens cultivés, également mécènes, que l'on qualifierait aujourd'hui de hauts fonctionnaires. Cette inscription de la main de François Robertet est donc celle d'un connaisseur de l'art de l'époque. Elle constitue aussi l'unique certification d'époque en notre possession concernant l'œuvre de Fouquet

Jean Fouquet meurt à une date inconnue située entre 1478 et 1481, probablement à Tours. Il sera à peu près oublié après sa mort Il faut attendre le 19e siècle pour que des historiens entreprennent des recherches pour tenter de reconstituer l'œuvre du maître de Tours.