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(1887-1958)
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Art brut |
La bête du Gévaudan | 1935-1949 | LaM Lille métropole musée d’art moderne d’art contemporain et d’art brut |
Fils d'agriculteur fasciné par les trains, Auguste Forestier fait dès l'adolescence de nombreuses fugues. Régulièrement reconduit dans sa famille, il est interné une première fois à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban de 1906 à 1912. En 1914, il l'est définitivement après avoir fait dérailler un train en disposant des cailloux sur la voie. Dans un certificat médical de 1915, il est noté qu’il dessine beaucoup et sculpte des os de boucherie. Sa soif de liberté ne l'abandonne cependant pas et, entre 1914 et 1923, il s'évade cinq fois.
Vers 1930, il commence à réaliser des jouets et des figurines en bois habillées de matériaux de récupération. Dans l’hôpital, il ramasse toutes sortes de matériaux mis au rebut – bois, tissu, verre, métal, dents d’animaux, cuir, ficelle, etc. –, et sculpte des pièces de bois pour fabriquer des maisons, de petits meubles, des bateaux, des chariots, des profils de Marianne, des monstres ailés ou à queue de poisson, des personnages. Pour donner un air de vérité à ces âmes de bois, il y fixe de vrais objets : médailles, dents, billes, tissu… Auguste Forestier invente un monde étrange et fantastique en sculptant des bêtes du Gévaudan ou des bonshommes ailés à bec d’oiseaux coiffés de képis et de crêtes. Il installe ses objets dans la cour devant l’hôpital pour les vendre ou les troquer. Nombre d’entre eux ont été achetés par le personnel de l’hôpital comme jouets pour leurs enfants, ou par Paul Eluard, réfugié à Saint-Alban en 1943, qui en rapportera plusieurs à Paris et les fera connaître à Picasso et Queneau
Dubuffet, qui n'avait pas encore inventé le terme d'art brut, découvre lui aussi Forestier chez Éluard. C'est à la suite de ce premier contact que Dubuffet se rend à Saint-Alban, sans doute en septembre 1945, pour prendre plus ample connaissance des créations de Forestier alors qu'il cherche à rassembler sa première collection d'art brut.
Auguste Forestier meurt à Saint-Alban-sur-Limagnole le 11 mars 19582