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La bête du Gévaudan

1949

La bête du Gévaudan
Auguste Forestier, 1935 - 1949
Bois, 33,5 x 60 x 33 cm et 31,5 x 89 x 26 cm
LaM Lille métropole musée d’art moderne d’art contemporain et d’art brut

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En 1914, après avoir fait dérailler un train, Auguste Forestier est interné à l’hôpital de Saint-Alban en Lozère, où il restera jusqu’à sa mort. Dans son certificat médical de 1915, il est noté qu’il dessine et sculpte des os de boucherie. Ses dessins au crayon de couleur sont essentiellement des portraits de personnages célèbres de l’histoire de France et souvent des militaires de la Première Guerre mondiale. Il s’évade plusieurs fois avant de convertir, vers 1930, son besoin de voyager en activité de constructeur.

Dans l’hôpital, il ramasse toutes sortes de matériaux mis au rebut – bois, tissu, verre, métal, dents d’animaux, cuir, ficelle, etc. –, et sculpte des pièces de bois pour fabriquer des maisons, de petits meubles, des bateaux, des chariots, des profils de Marianne, des monstres ailés ou à queue de poisson, des personnages. Pour donner un air de vérité à ces âmes de bois, il y fixe de vrais objets : médailles, dents, billes, tissu… Auguste Forestier invente un monde étrange et fantastique en sculptant des bêtes du Gévaudan ou des bonshommes ailés à bec d’oiseaux coiffés de képis et de crêtes.

Il installe ses objets dans la cour devant l’hôpital pour les vendre ou les troquer. Nombre d’entre eux ont été achetés par le personnel de l’hôpital comme jouets pour leurs enfants, ou par Paul Eluard, réfugié à Saint-Alban en 1943, qui en rapportera plusieurs à Paris et les fera connaître à Picasso et Queneau