L'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche 1769 Versailles, Château.
L'artiste sous les traits d'un moqueur 1793 Paris, Louvre
     

Joseph Ducreux, né à Nancy le 26 juin 1735 et mort le 24 juillet 1802 . C’est un portraitiste, pastelliste, miniaturiste et graveur lorrain, naturalisé français en 1766.

Il a dû étudier son art d’abord avec son père, peintre également. Installé à Paris en 1760, il travaille avec Maurice Quentin de La Tour, spécialiste du portrait au pastel. Pour sa technique de peinture à l’huile, l’influence de Jean-Baptiste Greuze est importante.

Spécialiste du portrait, Ducreux a pour modèles de ses premiers pastels : Pierre-Jean Mariette, le Comte de Caylus et Ange Laurent Lalive de Jully et son épouse.
Ces premières œuvres sont probablement des copies d’après son maitre de La Tour.

Marie-Antoinette n’a encore que treize ans lorsqu’on négocie son mariage avec le futur Louis XVI. En 1769, Joseph Ducreux est envoyé à Vienne pour réaliser son portrait avant qu’elle ne quitte son pays natal pour épouser le dauphin de France. Le peintre n’a alors que 24 ans.

Marie-Antoinette ne fut sans doute pas déçue de l’ouvrage puisque, lorsqu’elle devint dauphine, elle fit de Joseph Ducreux son premier peintre et employa sa femme dans la Maison royale.
Fait baron, il devient le premier peintre de la Reine en bien qu’il ne soit pas membre de l’Académie royale de peinture.

Le peintre sera dès lors un portraitiste et pastelliste talentueux de la cour de France, avant de représenter Mirabeau, Robespierre, Saint-Just et lui-même à l’occasion. Il exposera ses tableaux au Salon de 1791 à 1801.

La Révolution française le fait s’installer à Londres, où il dessine les derniers portraits de Louis XVI juste avant son exécution. De retour à Paris en 1793, Jacques Louis David s’associe à lui et l’aide à poursuivre une carrière officielle. La résidence de Ducreux devient un salon informel où les artistes se font portraiturer.

Ducreux a joué aussi un rôle politique ; ses relations étaient considérables ; il a peint la cour d’Allemagne, celle d’Angleterre, celle de France ; il a connu tous les personnages marquants de son époque, dans tous les rangs ; il a laissés des documents précieux pour l’historien.

Ducreux était également connu pour avoir le caractère le plus irascible du monde, il était toujours en colère ; Méhul a fait son portrait dans le personnage de l’Irato ou l’Emporté, dont les paroles sont de Marsollier.

Ducreux fut un portraitiste incisif, comme en témoignent ses Autoportraits, très expressifs, souvent grimaçants, où il se figure parfois moqueur, riant aux éclats, baillant ou se montrant du doigt.
Comme son maître La Tour, il porte tout son intérêt sur le visage humain, qu'il veut vivant, voire spirituel ; le refus des accessoires et un métier vigoureux lui permettent de rendre très émouvante l'effigie de ses modèles, même officiels. Ducreux exécuta aussi des miniatures pour des tabatières.

Ses autoportraits bien connus de la fin des années 1780 montre son intention de rompre avec la tradition et son intérêt pour la physionomie.
Cette pseudo-science se base sur le physique et plus particulièrement le visage de quelqu’un pour définir son caractère et sa personnalité.
Ducreux tente de capturer et de rendre la personnalité de ses modèles.

L’habitude qu’avait ce peintre de refaire souvent son propre portrait, dans des attitudes différentes, lui facilitait merveilleusement le talent d’atteindre la ressemblance et de saisir l’expression des physionomies. L’autoportrait connu sous le nom du Moqueur est le plus remarquable de cet artiste.

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Joseph Ducreux
(1735-1802 )
Rococo