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Née en 1939

Minimalisme

Art performatif

Judy Chicago (née Judy Cohen) est une artiste d’abord rattachée au minimalisme californien avant d’être le fer delance du féminsime avec ses installations telles que The Dinner Party et The Birth Project. The Holocaust Project, illustreles atrocités commises par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Bigamy Hood 1962  
Rainbow Pickett 1965 Los Angeles, The Museum of Contemporary Art
Rearrangeable rainbow blocks 1965 Lieux divers
Evening Fan from Fresno Fans series 1971  
Red flag 1971 Londres, Tate modern
Womanhouse 1972 Los Angelès
The dinner party 1974 New York, Brooklyn Museum

Judy Cohen nait  le 20 juillet 1939 à Chicago. Elle est la fille de May Cohen, danseuse, et d'Arthur Cohen qui, bien qu'il soit issu d'une famille de rabbins depuis plusieurs générations, a rejeté le judaïsme orthodoxe pour devenir un militant syndicaliste marxiste.

Après ses études secondaires, Judy Cohen entre au The Art Institute of California de San Diego. Elle poursuit ses études aux beaux-arts de Californie à Los Angeles où elle est diplomée en 1962 et 1964.

En 1966, son œuvre Rainbow Pickets fait partie de l'exposition Primary Structures au Jewish Museum qui va forger le nom et le concept d'art minimali. En 1970, elle développe le premier programme d'art féministe à l’université d'État de Californie à Fresno. Ce programme est documenté dans Judy Chicago and the California Girls, (Judith Dancoff , 1971).

C'est également au cours de cette année 1970 qu'elle modifie son nom de famille en « Chicago », à l'instar notamment des Black Panther Party, qui pensaient que leurs noms de famille ne servaient qu'à renforcer leur « condition d'esclaves ».

Dans le numéro de décembre 1970 d'Artforum, parait une photographie de Jerry McMillan où elle porte un short en satin et un sweat-shirt imprimé à son nom, une main gantée sur chaque genou. Son agent Jack Glenn est l'homme assis dans l'ombre. Chicago a demandé à quelqu'un qu'elle connaissait à peine, la petite amie d'un ami, de jouer le rôle de son entraîneur.Même si le large lectorat d'Artforum a contribué à diffuser largement l'image de Chicago, personne n'a vraiment anticipé l'effet que cela aurait sur les gens. Les boxeuses étaient inconnues à l'époque. Ce dont elle se souvient le plus clairement, c'est que les hommes qui s'entraînaient dans le gymnase ont été surpris de voir une femme au milieu d'eux.

La commande est passé pour promouvoir une exposition personnelle de Chicago à Cal State Fullerton. La galerie de Glenn n'avait rien à voir avec l'exposition Fullerton, mais elle était située à proximité dans le comté d'Orange, et il était logique pour Glenn de promouvoir une nouvelle cette exposition. La photographie atterri sur le bureau du rédacteur en chef d'Artforum, Philip Leider, et c'est Leider qui suggére que Glenn le publie comme une publicité dans le magazine. Glenn refuse, affirmant que le tarif était trop cher – alors Leider, qui aimait la photo, l'a quand même diffusée.

Judy Chicago est l'une des rares femmes à participer à la scène naissante autour de la Ferus Gallery, haut lieu de West Coast cool dont les artistes comprenaient Edward Kienholz, Robert Irwin, Ed Moses et Ken Price. Cette devanture du boulevard La Cienega représentait une hyper-masculinité irrévérencieuse. (Une photographie de 1959 montrait quatre artistes de Ferus drapés sur une moto.) » Chicago voulait créer une image similaire qui se moquait du machisme du monde de l'art dominé par les hommes tout en s'y plaçant carrément au centre.

"C'est devenu un symbole, je suppose", explique Chicago. La photographie a été prise juste à l'aube du mouvement des femmes artistes. Un an plus tard, Linda Nochlin publiera son essai fondateur « Pourquoi n'y a-t-il pas de femmes artistes ? » dans Artnews ; quatre ans plus tard, les Guerrilla Girls lanceront leur première manifestation contre le manque d'inclusion des femmes artistes au MoMA.

En 1971, Judy Chicago et Miriam Schapiro développent conjointement le Programme d'Art Féministe au California Institute of the Arts (CalArts). Les deux femmes encouragent les étudiantes à s'exprimer sur leurs expériences et soutiennent leurs aspirations. Elles organisent ensemble une des toutes premières expositions d'art féministe : Womanhouse, 17 projets illustrant des expériences de femmes dans une société discriminante en écho au livre de Betty Friedan La Femme mystifiée, du 30 janvier au 28 février 1972. Les deux artistes théorisent une représentation spécifique des femmes, basée sur l'image d'une centralité vaginale.

Cette assertion est amplement débattue dans les cercles féministes : certaines lui reprochent son essentialisme, opposant à la détermination biologique de ces images une construction culturelle et sociale : "Oon ne nait pas femme on le devient" selon le mot de Simone de Beauvoir.

En 1973, Judy Chicago cofonde avec Sheila Levrant de Bretteville et Arlene Raven le Feminist Studio Workshop, espace d'exposition d'art féministe mais aussi d'éducation artistique exclusivement réservé aux femmes qui deviendra ensuite le Woman's Building.

Judy Chicago produit son œuvre la plus connue The Dinner Party (1974-1979). Cette œuvre, à laquelle des centaines de volontaires participent, est hébergée depuis 2002 de façon permanente au Brooklyn Museum of Art. L'œuvre est un hommage à l'histoire des femmes sous la forme d'une grande table triangulaire comprenant 39 couverts dont les assiettes stylisées rendent hommage à 39 femmes célèbres pourtant exclues par l’histoire del’art

Parmi ses autres œuvres célèbres, Birth Project (1980-1985) représente l’expérience de la maternité, entre douleur, réalisme et spiritualité ; Powerplay met en scène la construction masculine et les abus de pouvoirs ; Holocaust Project (1993) incarne la solution finale ; Resolutions (1994) marque un retour au thème du féminisme, thème qui sous-tend toute son œuvre.