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La mythologie de l'Ouest dans l'art américain,
1830-1940

 

Musée des Beaux-Arts de Rouen

28 sept 2007 - 7 jan 2008

Cette exposition, qui rassemble tableaux et sculpture,s s'articule autour de cinq thèmes qui suivent approximativement la chronologie des regards portés par les artistes, européens ou américains, sur l'Ouest.

La première salle s'intitule, Un Monde Habité et rappelle la préoccupation documentaire qui animait les artistes qui accompagnaient les expéditions d'exploration. L'accent est mis sur le travail de George Catlin (1796-1872) qui consacre l'essentiel de son œuvre à peindre les indiens avec un souci de précision ethnographique rehaussé par l'épure presque naïve de sa facture. Louis-Philippe lui passe commande en 1845 d'une série de tableaux maintenant conservés au Musée du Quai Branly.

La deuxième partie, l'Ouest Romantique, fait état de la théâtralisation de la représentation de la progression vers l'Ouest. Elle se fait principalement sur un mode tragique, lorsqu'elle évoque la disparition pressentie de la civilisation indienne (Last of their Race, John Mix Stanley, 1857), mais aussi épique lorsqu'elle conte les pérégrinations pittoresques des pionniers (George Caleb Bingham : Captured by the Indians, Les voyageurs retardés).

C'est dans le paysage que s'expriment le plus les artistes (troisième partie : Le paysage rêvé). A la fois paradis perdu des indiens et terre promise pour les européens, le paysage de l'Ouest cristallise les visées poétiques et religieuses. La magie et la splendeur de la nature sont une métaphore du destin auquel l'homme américain est promis (Albert Bierstadt, Thomas Moran).

Dès la fin du 19e siècle, la représentation de la conquête de l'Ouest connaît une inflexion vers la scène de genre (quatrième partie L'épopée). La célébration de types historiques et sociaux maintenant établis, le cowboy, le colon, le militaire ou l'indien, accompagnent les ambitions narratives. Les animaux, qu'ils soient sauvages ou domestiqués, font l'objet d'une recherche anatomique scrupuleuse, orientant la vision vers un plus grand réalisme. Les figures les plus marquantes sont Charles Marion Russell (1865-1926) et surtout Frederic Remington (1861-1909), auteur prolifique de tableaux et de sculptures.

La tendance se confirme au début du 20e siècle (cinquième partie : Le triomphe de l'illustration) avec l'exploitation de cette figuration par les magazines et la publicité. La virtuosité, l'extravagance des couleurs et l'intensité dramatique se mettent au service d'une histoire codifiée, artificielle et anecdotique. Les artisans de ce paradoxe sont William R. Leigh et N.C Wyeth. Plus tardivement, Maynard Dixon (1875-1946) propose une synthèse des approches archaïque et moderniste pour porter un regard à la fois critique et sympathique sur les aventures de l'homme blanc dans le Nouveau Monde.

 

Christophe Cormier le 28/12/2007

 

Sources : La Mythologie de l'Ouest dans l'art américain, 1830-1940, catalogue et album d'images et d'aventures, Musée des Beaux-Arts de Rouen, 2007. + Dossier pédagogique + Dossier de presse