Samuel Fuller. Un homme à fables

Jean Narboni

Editions Capricci, 160 pages format 19 x 12.2 . 18.00 €


Samuel Fuller a commencé sa carrière en tant que journaliste spécialisé dans les affaires criminelles, et a ensuite combattu comme soldat pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela ne s’invente pas. Le Port de la drogue, Shock Corridor, Dressé pour tuer...

Ses films sont marqués par ce qu’il a vécu et explorent des genres variés. Admiré par Jim Jarmusch, Quentin Tarantino ou encore Jean-Luc Godard, Fuller est pourtant un cinéaste qui a suscité au fil du temps les évaluations et les jugements les plus contradictoires. Ses films, à l’instar de sa vie, ont prêté à bien des malentendus : sur la violence, la politique, la guerre, les hommes, les femmes, les États-Unis. En homme libre, il y a superbement survécu. S’il revendiquait un cinéma de basse extraction quant à ses budgets et au matériau qu’il privilégiait, il tenait avec orgueil à inscrire au fronton de ses films qu’il les écrivait, les réalisait et souvent les produisait lui-même. L’énergie extrême que tout le monde s’accordait à lui reconnaître a longtemps fait elle-même l’objet d’une méprise. Loin d’être une force brute et aveugle, elle doit s’entendre, ainsi que chez Balzac dont il était fou, comme ultime puissance créatrice.