Editeur : Bac Films. Décembre 2008. 25€ dans l'édition Fnac 2DVD ou 20 € dans l'édition simple... mais ce serait dommage Suppléments :
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Edition double DVD Fnac indispensable. D'abord parce que le film fait partie de la liste des 100 meilleurs films de tous les temps, et qu'il est un choc lyrique comparable à celui de Mulholand drive ou de La frontière de l'aube. Ensuite parce que Un conte de Noël est un film à clés, empli de mystère qui s'apprécie dans ses visions successives et que là, sans doute, rien ne vaut une imprégnation répétée qui ira jusqu'à connaître par coeur les enchaînements. Enfin parce que l'édition Fnac propose en plus du bonus classique de sa présentation à Cannes, son découpage en séquences dans le livret de L'avant-scène cinéma et surtout le film L'Aimée, réalisé par Desplechin en 2007 et que seuls quelques chanceux parisiens ont pu voir en salle. Desplechin est loin d'être un cinéaste subtil, plutôt un artiste incroyablement violent qui va charrier la philosophie de Nietzsche, la mythologie et la littérature mais aussi l'histoire du cinéma et sa narration classique pour nous proposer une morale de l'acceptation de la vie qui passe par l'acceptation du jeu et de la confrontation aux autres s'ils sont ses égaux et non des enfants que l'on domine. Comme ses maîtres Truffaut ou Hitchcock, Desplechin propose, sous une trame narrative heurtée qui absorbe l'attention consciente du spectateur, une seconde lecture cachée, psychanalytique. Dans celle-ci revient tout un passé qu'il faut réarranger pour transformer ce qui pourrait n'être qu'un règlement de compte vis à vis de sa mère en une uvre d'art qui réarrange la généalogie et les places des êtres les uns vis-à-vis des autres. Au cours du déroulement du film, l'esprit du spectateur est sollicité par deux modes de perception différents et complémentaires. Tandis que son attention est mobilisée par le réseau complexe d'un récit qui, à force d'ellipses, de rebondissements et d'énigmes narratives, retient toute son énergie, une lecture inconsciente est suscitée par une série de rimes, répétitions, retours, parallélismes qui provoquent le plaisir et l'émotion. Rien de plus banal que cette famille avec ses amours manqués et ses haines rassises. Rien de plus simple en apparence que ce conte de Noël qui va voir, après un affrontement sévère, réunir le fils et sa mère, le premier sauvant celle qui ne l'a jamais aimé grâce au don de sa moelle osseuse (voir : suite de la critique)
L'Aimée
(2007, 1h05)
Roubaix, 2006. Arnaud Desplechin apprend que ses parents viennent de signer l'acte de vente de leur maison de famille de Roubaix. Il s'y rend, officiellement pour aider son père Robert à vider la demeure et l'interroge sur l'un des événements les plus marquants de sa vie : il n'a pas connu sa mère, Thérèse, morte de la tuberculose en 1936 alors qu'il avait 2 ans et elle 35. Arnaud avait devant lui le tableau de Thérèse à la mort de l'aimée en 2004. Il est ainsi revenu deux ans après exactement à Roubaix comme pour éprouver à nouveau le chagrin du deuil. Se supperpose à ces deux femmes mortes, le Vertigo d'Hitchcock, le mythe de cet homme qui deux fois laissa mourir la femme aimée. La musique originale du film, Femmes Aimées 1 2 et 3, composée par Grégoire Hetzel indique bien que le deuil que met en scène Desplechin se compose de trois étages temporels. Au thème de Cole Porter, Ev'ry time we say goodbaye, qui ouvre le film va se supperposer la musique de Bernard Herrmann écrite pour Vertigo avec less deux thèmes du portrait de Carlotta et de la plage. La voiture du père, filmée par le fils qui le suit évoque aussi la filature de Madeleine par Scottie. J.-L. L. le 2/12/2008 |
BAC-Films
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présente
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Un
conte de Noël de Arnaud Desplechin
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