Editeur
: Bach Films, octobre 2007.Version : Originale Anglais sous-titrée Français
Son : Mono. 1h25. Supplément :
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Gilles Deleuze aimait beaucoup Les maîtresses de Dracula dans lequel il voyait un grand film expressionniste principalement dans la scène finale de la mort du baron Meinster anéanti par l'ombre de la croix projetée par l'ombre des ailes du moulin éclairées par la lune. Mais il y voyait aussi le basculement du néogothique fantastique vers le naturalisme avec l'omniprésence des pulsions de sexe et de mort. La scène marquante à ce propos étant l'intrusion du vampire dans la chambre de Marianne et, alors que celle-ci est absente, le fait qu'il choisisse sans autre interrogation celle qui se trouve là. Jean François Rauger, dans son analyse sur le DVD ci-dessous insiste sur le point de vu social. Fisher décrit une société structurée par les classes : l'aristocratie, la bourgeoisie et le peuple. Loin d'être dans un pays imaginaire de l'Europe centrale, nous sommes plongés dans la société victorienne anglaise où la bourgeoisie détient le pouvoir. Le comte est un aristocrate libertin athée qui trouve sa jouissance dans une pulsion irrépressible. Aucun romantisme chez lui : Marianne n'est pas là, il vampirise par hasard la voisine de chambre. Le vampire n'est qu'une force sexuelle C'est presque un film naturaliste avec une pulsion a l'état brut.Van Hesling est un bourgeois qui contient les pulsions pour maintenir l'ordre social. Le combat entre la pulsion et le Surmoi social est le vrai combat du film. Les bourgeois ne sont intéressés que par l'argent comme le docteur, et le patron de la pension tremble devant le vampire quand il menace d'augmenter le loyer qui lui est dû comme maître du domaine. Le vampire tenu prisonnier par sa mère introduit une dimension freudienne avec le soupçon de l'inceste. Marianne est victime du bovarysme sa tête est pleine de rêverie et elle s'ennuie et c'est pour cela qu'elle libère le monstre. Fisher développe une vision calviniste où le mal est dans l'imaginaire. Pas d'effet de maniérisme contrairement aux italiens malgré l'eau bénite, le crucifix la chauve souris et pleins d'événements. Traitement très sûr de la couleur qui joue des oppositions mauves et lilas. Avant l'analyse du film reprise ci dessus, Jean-François Rauger analyse le nouvel âge d'or du fantastique gothique, entre 1957 et 1965. L'expressionnisme allemand des années 20 trouvait sa source dans la crise économique et l'angoisse face à une situation politique délabrée. Le fantastique néogothique anglais ou italien s'implante dans des sociétés en plein boom économique et qui connaissent la prospérité. L'angoisse face à la guerre froide avait plutot dominé les films de science fiction de la décennie 50. Face à la télévision le cinéma s'impose ici par plus d'érotisme et de violence, le vampirisme revoyant par exemple à de multiples évocations et perversions sexuelles (virginité, viol, inceste) Le néogothique innove aussi par l'emploi de la couleur alors qu'il semblait a priori difficile de sortir du noir et blanc du fantastique expressionniste. Ainsi, en 1957 avec Frankenstein s'est échappe, Fisher devient le pionnier de ce nouveau fanatique gothique. En 1958, Fisher réalise son premier Dracula, Le cauchemar de Dracula avec Christopher Lee. En 1960, celui-ci refuse le rôle de peur de se laisser enfermé dans le personnage. C'est un acteur de théâtre qui le remplace mais Christopher Lee s'empressera de reprendre son rôle devant le succès du genre. En attendant, la voix off du début explique qu'il existe des disciples de Dracula. |
Bach-Films
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présente
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Les
maîtresses de Dracula de Terence Fisher
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