Editeur : Les éditions Montparnasse, janvier 2009. Une pièce de Marivaux. Mise en scène de Jean-Paul Roussillon, Réalisation de Pierre Badel, 1976. 1h44.

Dorante et Silvia ont été promis l'un à l'autre par leurs parents. Le jour de leur première rencontre, désirant étudier le comportement de l'autre, ils troquent leurs vêtements contre ceux de leurs domestiques. Le coup de foudre est immédiat mais Dorante et Silvia, se méprenant sur la véritable condition de l'autre, doivent lutter contre leur éducation et leurs préjugés pour s'avouer leur amour.

 

" Dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l'être assez. "

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française : Béatrice Agenin (Silvia), Simon Eine (Dorante), Jacques Toja (Mario), Michel Etcheverry (Orgon), Dominique Constanza (Lisette), Patrice Kerbrat (Pasquin), Jean-Noël Sissia (un domestique).

Cette comédie aux dialogues étincelants devient une peinture de l'amour délicate et légèrement ironique. L'intrigue repose sur " la surprise de l'amour " et " la conquête des cœurs par l'amour ", car à la différence de Molière par exemple, l'obstacle à l'amour ne vient jamais de l'extérieur mais réside dans " l'amour-propre " des personnages. Un égo bousculé par les petits préjugés, malentendus, quiproquos où les jeunes héros refusent souvent de s'avouer leurs propres sentiments. Une analyse spirituelle fine de la fantaisie et de la sincérité du jeu de l'amour. C'est probablement ce qui fait que cette pièce de Marivaux nous semble si contemporaine, si proche de nos préoccupations amoureuses actuelles…


Extrait du livret :

" Après l'échec de sa première pièce Annibal, tragédie en vers écrite en 1720 pour le Théâtre-Français où plusieurs de ses pièces entreront, au cours du siècle, au répertoire, Marivaux écrit pour la Comédie-Italienne une vingtaine de comédies en prose dont La Double Inconstance (1723) et Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), ses deux pièces les plus célèbres. Dans les salons qu'il fréquente régulièrement, Marivaux puise son inspiration, observe, pour mieux les disséquer dans son théâtre, les méandres des sentiments que les préjugés et apparences de la vie sociale imposent. Peu de dramaturges du XVIIIe siècle ont ainsi décrit la condition féminine et les rapports amoureux en termes de classe. Le bavardage galant propre au marivaudage ne séduisit qu'à partir du XIXe siècle. Depuis Théophile Gautier qui décela, derrière son apparente légèreté, la profondeur du théâtre de Marivaux, son succès est allé croissant, faisant de lui, avec Voltaire, l'auteur du XVIIIe siècle le plus joué. Le Jeu de l'amour et du hasard est la pièce de Marivaux la plus représentée à la Comédie-Française depuis 1802. "


 

 
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