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Suppléments :
Partant de la photographie de son beau-père, Augusto Olivares, suicidé aux côtés de Salvador Allende dont il était l'ami et le proche collaborateur, lors de l'attaque du palais de la Moneda le 11 septembre 1973, Emilio Pacull ausculte l'assassinat de l'utopie démocratique et socialiste du Chili. Emilio Pacull arrivant de l'aéroport se souvient de son film Terre sacrée, basé sur sa volonté de retrouver ses racines. Il visualise à l'hôtel des extraits d'Etat de Siège et de Missing, travaille à la bibliothèque sur des documents de la CIA déclassifiés secret-défense et interroge les amis de son beau-père ainsi que ceux qui ont contribué au coup-d'état et provoqué son suicide suivi, quelques minutes plus tard, de celui de Salvador Allende. Pacull interroge ainsi Armando Uribe, poète et diplomate, conseiller commercial à l'Ambassade du Chili à Washington dans les années 60 et ambassadeur du Chili en Chine entre 1971 et 1973 puis Arturo Jiron, médecin du président Allende et survivant de La Moneda....
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Ces informations sont glanées au cours des interviews sans que Pacull ne développe de volonté pédagogique, plus préoccupé de mêler sa propre histoire à celle de ce coup d'Etat. La subjectivité manifestée dans le documentaire est hélas bien trop nombriliste pour être émouvante. Nombriliste formellement avec ses nombreux ralentis, flous, atmosphère pluvieuse et son pèlerinage esthétisant à La Moneda. Nombriliste familialement avec l'intervention un peu plaquée de sa fille venue peindre le tableau à la Licorne. Plus grave sans doute, les interviews des amis manquent de chaleur et d'émotion. Pourtant leur rappel de la sauvagerie avec laquelle la répression s'est déchaînée contre eux : "Tuer la chienne (socialiste) avant qu'elle ne fasse des petits" ainsi que les explications comme quoi l'Amérique ne supportait pas qu'un autre régime que le capitalisme soit associé au mot liberté aurait mérité mieux que ces photos noir et banc esthétiquement peinturlurées de rouge. Le plan des rayons de Coca-Cola sur les paroles de Milton Fridman n'est enfin pas très fair-play !
Armando Uribe viendra heureusement rappeler que ce n'est pas tant l'idéologie capitaliste qui doit être dénoncée que son extension dérégulée et sans contrôle. Le film n'offre en effet guère d'espoir d'un retour du socialisme à visage humain : on voit hélas mal, dans les témoignages recueillis, l'espoir de se lever un monde où le plus grand plaisir de chacun serait de discuter de ses lectures de Dostoievsky le lendemain avec ses collègues. Les valeurs du pacifisme et du silence sont les seules vraiment défendues avec conviction par les survivants Renato Gonzalez et Carlos Jorquera. J.-L. L. le 16/08/2009
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présentent
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Héros
fragiles d'Emilio Pacull
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