Editeur
: Carlotta-Films. Décembre 2010. Nouveau master restauré.
30 €
Suppléments:
- City girl ou l'essence de l'Amérique (27
mn). John Bailey, cameraman des Moissons du ciel, revient sur lesthétique
américaine de City Girl, et compare léclairage
naturaliste du film au travail du chef opérateur Néstor
Almendros sur le chef-duvre de Terrence Malick.
- Murnau ou l'avénement du parlant (30 mn).
Janet Bergstrom, auteur de nombreux essais sur F.W. Murnau et enseignante
à UCLA, revient sur la genèse du film : des rapports
entre le cinéaste et le producteur William Fox jusquau
départ précipité de Murnau avant la fin du tournage,
tout en évoquant la version parlante du film, aujourdhui
disparue.
- Le mouvement même de la pensée (28 mn).
Un film de Jean Douchet "Qu’importe qu’il n’ait point créé l’œuvre
grandiose dont il rêvait, puisque c’est plan à plan que Murnau cherche
à exprimer sa pensée… et donc à développer le mouvement même de la
pensée."
Minnesota, 1929, à la veille de la Grande Dépression.
Lem Tustine, un jeune paysan sans expérience, est envoyé à Chicago par
son père afin de vendre leur récolte. Dans un snack-bar, il fait la
rencontre de Kate, une jeune serveuse excédée de se faire harceler par
des clients grossiers. Kate rêve de changer de vie et de fuir à la campagne.
Lem se prend d’amitié pour elle et, au moment de repartir, la demande
en mariage…
Murnau
tourna ce film sous le titre Notre pain quotidien après avoir
réalisé Four devils, film hélas perdu. Il
réunit ici Charles Farrell et Mary Duncan, le couple de La femme
au corbeau de Borzage. Quand Murnau aura quitté la Fox le film
sera remanié et prendra pour titre City girl. Le film a été
diffusé pour la première fois à la télévision
par Patrick Brion le dimanche 16 novembre 2008 au cinéma de minuit
dans le cycle "Raretés, curiosités".
Murnau ou l'avénement du parlant (30 mn).
Sortie sans cesse repoussée aucune première
un cinéma de New York qui enchaîne divers films toutes
les deux heures de Robert Fischer 2010
Pensait moins cher tournage en studio et non en decors naturels Murnau
un cachet élevé pour un film par an
Notre pain quotidien, titre tiré de la bible, devait être,
Murnau l'affirmait en decembre 1927 à William Fox, son premier
film américain. L'aurore était situé dans un pays
indéterminé, Four devils se situait à Paris. Il
le présente alors comme une ode au blé. Il va montrer
la culture du blé depuis les semis des graines jusqu'à
la moisson et la confection du pain. Murnau souhaite utiliser le procédé
"Grandeur", l'écran large de la Fox qui sera vite abandonné.
Berthold Viertel écrit le scénario tiré
de la pièce de Elliot Lester, The mud turtle, jouée avec
succès à Brodway. Il transpose dans une ferme le conflit
entre un père et son fils. Murnau voulait aussi souligner la
modernité de la ville, totalement inexistante dans la pièce,
mettre en scène le contraste de la ville et de la campagne. Celui
sert surtout à mieux révéler les points communs
: le machisme des hommes et leur mépris de son statut de serveuse
Le film devait d'abord être tourné dans
le Minnesota où est censé se trouver la ferme. La bourse
du commerce est censée être celle de Chicago.
En automne 28, le studio refuse le déplacement
dans le Minnesota. Le tournage aura lieu en Oregon, à Pendleton.
Murnau, contrairement à ce que prétend la légende,
n'a pas acheté une ferme à Pendleton mais a loué
champs, édifices et mulets. Il appelle des fabriquants de machines
modernes pour des démonstrations mais ne les utilisera pas. Finalement
on voit dans le film des machines démodées, batteuses,
tracteur.
Parce que Tabou est muet (même si une version
synchronisée était prévue) on pense que Murnau
ne s'intéressait pas au parlant. Pourtant la technologie le passionnait.
Certes L'aurore qui sort en automne 27 est le premier film de la Fox
doté d'une bande sonore synchronisée alors que Murnau
ne l'avait ni prévu ni décidé. Pourtant dans sa
lettre de Noël 1927, Murnau se réjouit d'avoir le camion
son Movietone. Pour Four devils, la version synchronisée est
prévue des le départ.
Scénario écrit début 1928 en automne 28 le son
devient une évidence. Pourtant, comme de nombreux films de la
Fox, Notre pain quotidien devait être muet. Murnau et la Fox sont
d'accord.
Murnau quitte la Fox en février 1929 avant mëme
d'achever la version muette de City girl, lors de soncontrat de quatre
film, Murnau avait négocié une rupture de contrat anticipé.Ils
ait alors qune version parlante devra êter réalisée.
Mais il ne fallait parfois qu'une minutes de dialogue pour être
estampillé film parlant.
Dans le livre de Lotte Eisner sur Murnau, elle présente une lettre
rédigée par Murnau dans laquelle il indique, sous forme
de liste, les changements auxquels il veut procéder. Il indique
le passage adéquat pour insérer d'éventuels dialogues.
Lotte Eisner est déçue par le film qu'elle juge comme
une suite de compromis. pourtant si le film se détache des autres
oeuvres de Murnau, on retrouve son empreinte, principalement dans la
structure dramatique.
Katherine Hilliker et H. H. Cadwell, crédités
pour le montage et les intertitres, qui sont de grands amis de Murnau
restent sur le tournage après son départ et supervisent
la suite du tournage. Sur presque tous les films de la Fox, ce sont
eux qui décident s'il faut rajouter des scènes par endroit
afin d'avoir plus de matière pour étoffer l'intrigue.
Ils supervisent les scénarios et écrivent les intertitres,
notamment ceux de la version américaine de Faust et de l'Aurore.
Ils rédigent un mémo de sept pages pour la fin de City
girl.
Pour Murnau Kate décide de s'allier avec Mac,
le saisonnier. Pour se venger du père, elle doit comploter avec
lui pour gâcher la récolte. Puis, ils pourront fuir ensemble.
cette evrsion noire est abandonnée et la fin racourcie. Les séquences
des chevaux qui s'emballent, l'averse de grêle, la campagne en
pleine nuit avec les lanternes auraient été plus longs.
,
Départ de Murnau pour Tahiti en mai 1929 pour marcher sur les
traces de Gauguin et Stevenson. Rose Kearin, sa secrétaire et
asistante, remet une enveloppe sur consignes préalables à
Bubby Erickson chargé de superviser les scènes parlantes
C'est de ce document dont parle Eisner qui cite une lettre mais toutes
datées contrairement à ce document.
La version officielle du film est sortie amputée, elle dure à
peine une heure, elle est parlante, la moitié est agrémentée
de dialogues. Dialogues correspondants aux intertitres de la version
muette. L'intrigue modifiée des scènes rajoutées
comme celle de la fête. il existe plusieurs photos de Mary Duncan
dans plusieurs tenues, musiciens deux scènes supplémentaires
dans cette version tronquée
Un document dialogues de la version parlante, dialogues sommaires grossiers,
insipides, disparité de ton flagrante
Elliot Lester a écrit le scénario dont sont tirés
ces dialogues
L'âge d'homme, le parcours d'un fils pour devenir un homme, cliché,
lieu commun, et non plus sur le rapprochement du couple. Kate devient
intermédiaire entre le père et le fils, elle tente de
les réconcilier, elle est une serveuse épanouie qui sourit
aux ouvriers, les intertitres soulignent qu'elle aime la campagne. Du
coup l'intrigue ne tient plus en haleine et les studios se demandent
s'ils vont sortir le film.
La dimension humaine du père est évacuée alors
qu'il est anéanti d'avoir failli tuer son fils
Version muette : tirage positif en 1969 dans le coffre
de la Fox. Distribué aux cinéma non équipés
du parlant et à l'étranger
Simplicité épuré dynamique beauté visuelle
frappante sans se servir d'effets qui attirent l'attention, cinémathèque
allemande de Berlin
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