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Suppléments :
Preneur de son, Jack Terry enchaîne les séries Z. Une nuit où il enregistre des sons d’ambiance, il assiste à un accident de voiture et sauve la vie de Sally, sa passagère. À l’hôpital, l’identité du conducteur décédé crée la stupeur : il s’agit du gouverneur McRyan, politicien pressenti pour être le prochain Président des États-Unis. Désormais persuadé qu’on a tiré sur la voiture, Jack réécoute de façon obsessionnelle les bandes de l’enregistrement…
Préface de Samuel Blumenfeld (8 mn)
Outre L'assassinat de Kennedy, Brian de Palma évoque l'accident de Chappaquiddick (1969) impliquant Ted Kennedy et sa maitresse. La noyade de celle-ci mettant fin aux ambitions présidentielles du frère de John. Il évoque aussi le Watergate et le pouvoir politique corrompu révélé par la pose des microphones. Le film doit beaucoup à Blow-up d'Antonioni mais aussi à Conversation secrète de Francis Ford Coppola. De Palma interviewe celui-ci à propos de son film pour un magazine de cinéma, ce qu'il n'avait jamais fait depuis qu'il était devenu cinéaste. Le scénario plait tellement que le budget passe de 2 à 3 millions de dollars à 18 millions de dollars ce qui permet d'engager Travolta et d'avoir un final spectaculaire. C'est un échec commercial car rien ne prépare à la fin tragique. Les spectateurs voulaient un final heureux avec John Travolta. Ils boudent le film. La maison de production fait faillite.
Un cri de vérité (27 mn) : Une analyse de Jean
Douchet
De la séquence d'ouverture, Jean Douchet déduit que c'est nous, spectateur, qui voulons des scènes érotiques et que c'est nous qui assassinons le vigile et voyons ensuite, par des regards furtifs, les filles s'enlacer et le couple s'étreindre. Nous imposons le voyeurisme hitchcockien le grand couteau de Psychose. C'est nous, petit spectateur malhabile, qui ouvrons le rideau de douche pour faire crier la jeune fille. Le film obéit à un système de doubles et de leur multiplication. La frustration de Jack le conduit à se créer un grand sujet de film. Pendant que la présentatrice de télévision parle sur une image sans fond, plate de l'élection présidentielle, il met en place sur futur scénario en annotant des bouts de sons qui serviront ensuite dans le film dont il a besoin pour donner du sens à sa vie. Il manipule des bandes magnétiques et donne au sens propre (bandes qui se tortillent dans la machine, boutons protubérants) comme au sens figuré, du relief à sa vie. Il se choisit un grand sujet qui a du relief pour vaincre le monde lisse. Philadelphie, haut lieu de l'indépendance avec sa cloche de la liberté, amplifie ce sujet. Il y a certes un aspect documentaire du travail du preneur de son
mais la scène nocturne, où Jack capte le son, est bien
davantage fantastique, cauchemardesque avec son crapaud et surtout mentale
avec ces arcs de ponts qu'accentuent plongées et contreplongées
de plus en plus excessives. Le monde de Jack se construit. I en est
devenu le metteur en scène : l'accident peut arriver
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présente
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Blow
out de Brian De Palma
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