"Entre 1954 et 1962, près de 3 millions de jeunes Français, appelés ou rappelés, ont fait une guerre qui ne voulait pas dire son nom. Trente ans après, ceux qui n'ont jamais parlé racontent." (Bertrand Tavernier, Patrick Rotman).
L'enquête part de Grenoble, théâtre en mai 1956 de manifestations contre l'envoi de soldats en Algérie. Des témoins racontent, et ceux qui se sont retrouvés malgré tout sur le terrain des combats parlent de leur expérience, de leurs traumatismes, en suivant le fil chronologique des événements et en reflétant les principales attitudes morales ou politiques face au problème algérien, au F.L.N., à De Gaulle et à sa politique, aux accords d'Evian, à l'exode des Pieds Noirs et des Harkis. Sont abordées aussi des questions plus générales : l'insoumission, la peur, la vie quotidienne du soldat, les tortures, les blessures, la mort, l'ennui, la nourriture, les distractions, le conditionnement psychologique, le retour à la vie civile, la fêlure, l'impossibilité d'oublier et, toujours, la difficulté de dire.
Le film présente aussi une association de défense et d'entraide des anciens soldats d'Algérie, la F.N.A.C.A., et nous suivons une de ses initiatives : encadrer, aujourd'hui, lors d'un repas et d'une promenade, un groupe de blessés d'Algérie portant, dans leurs corps et dans leurs esprits, des séquelles irrémédiables.