Jonas Mekas insomniaque erre dans son son nouvel appartement à 4 heures déplorant une vie emballée dans des boîtes en carton. Puis s'épanouit un journal itinérant nocturne, au hasard de rencontres avec des inter-titres, références littéraires dactylographiées, invocations de Dante, des Mille et Une Nuits et de haïku japonais.
Années 50, la performeuse Marina Abramovic se plaint de ne pas avoir un compagnon de sexe masculin au cours du dîner. Rencontre avec Patti Smith lors d'un vernissage. Amy Winehouse chante ; Yoko Ono danse.
D'autres événements sont plus inquiétants. Un cheval
blanc immaculé fait une chute dans une galerie, laissant son cavalier
avec un visage couvert de sang. La caméra se déplace sur des
photos d'un Antonin Artaud âgé, visage déjà sombre
et marqué. Mekas revient à Greenpoint et découvre un
site destiné à déverser des huiles usées. Il y
a aussi les pins de la forêt perdue de son enfance. Dans un gite rural
tard dans la nuit, il regarde un opossum avec Adolfus Mekas "frère
aujourd'hui décédés". Le ton redevient comique,
comique noir : Louis Garrell se souvient avec émotion de sa rupture
avec une ancienne petite amie.
Enfin, il ya Björk, qui, partage un taxi avec Mekas à l'aéroport
de Reykjavik comme un dernier geste amical ou le salut d'une nymphe mythologique.
Armé de son DVCam, Mekas crée un cahier cinématographique divisé en chapitres sosu forme de cartes dactylographiées qu'il raconte pour faire face à son insomnie.
Sleepless Nights Stories célébre la vie, le vin rouge, la philosophie de chambre d'hôtel, la célébrité, l'art autobiographique avec une modestie qui n'exclue pas la volonté de raconter comment Mékas fait face à des situations incroyablement plus grandes que lui-même. Chaque histoire, chaque conte semble n'avoir aucun lien avec la suivante. Mekas tire de ses souvenirs des anecdotes, pensées et interprétations qu'il veut bien partager avec son auditoire tout en revendiquant l'influence sur sa vie de ces personnes.