Naomi Kawasea été abandonnée très tôt par ses parents. Chiri est l'observation attentive de la fin de la vie de sa mère adoptive à 95 ans. En parallèle à la vie quotidienne de sa mère se rapprochant progressivement de la mort, Kawase commente les thèmes de ses propres films.
Chiri dont le titre se traduirait approximativement pas Trace, Cendres ou Poussières, accompagne la fin de vie et la mort d’Uno Kawase. Il termine peut-être un ensemble de réalisations documentaires que Naomi Kawase consacre à sa propre histoire familiale, marquée par le fait d’avoir été à la naissance abandonnée par ses parents, et élevée par une tante âgée, Uno Kawase, qui l’adoptera et qu’elle appelle « grand mère », à cause son âge, même si elle est devenue sa mère après l’avoir officiellement adoptée, bien plus tard. Elle n’a cessé de creuser sa relation à cette vieille dame et à l’absence de ses véritables parents, de manière plus ou moins indirecte dans ses fictions (notamment Suzaku, 1997, Shara, 2003, La forêt de Mogari, 2007, ou Hanezu, 2011) comme dans des documentaires intimistes, Dans ses bras (1992) où elle part à la recherche du père jamais vu, Katatsumori (1994), portrait au quotidien de grand’mère Uno, Dans le silence du monde (2001), déchirant parcours vers une forme particulièrement intime et douloureuse de retrouvailles avec le père décédé entre-temps, Naissance et maternité (2006), consacré à la grand’mère Uno mais aussi là ’enfant de Naomi Kawase qu’on voit naître.