L'histoire de Vénus et Adonis provient des Métamorphoses d'Ovide (X, 519 et suivants). Vénus, éprise du bel Adonis ne veut pas le laisser partir à la chasse et pressent peut-être que sa passion causera sa mort. Mars, averti de la passion de Venus pour Adonis depêchera contre lui un sanglier. La déesse impuissante s'accroche à son amant mortel dans une vaine tentative pour le retenir. Adonis, se détache d'elle pour une chasse où il rencontra sa mort tragique.
La composition avec Vénus vue de dos est originale. Titien dans sa lettre à Philippe II dit espèrer lui offrir ainsi de la variété parmi sa nombreuse collection de nus. C'est ainsi au spectateur de recomposer le corps de Vénus en fonction de son propre idéal de beauté.
Titien puis son atelier ont produit de nombreuses versions de Vénus et Adonis. Plus de trente versions peintes ou gravées sont conservées dans les différents musées du monde. Elles peuvent être divisées en deux grands groupes, connu sous les noms de type Farnèse et de type du Prado.
Cet exemple appartient au type Farnèse et suit probablement l'exemple peint par Titien à Rome pour le cardinal Alessandro Farnese autour de 1545 à 1546 (aujourd'hui perdue, mais connue par une gravure de Sir Robert Strange d'environ 1769), qui rendrait compte de la connaissance de l'artiste des sources anciennes et du travail de Raphaël. Certaines toiles, comme cellle-ci, ont été peintes par Titien lui-même. D'autres ont été produites par les membres de son atelier, et d'autres encore furent l'uvre de copistes ultérieurs. Le tableau du Metropolitan de New York appartient au même type.
Le type du Prado, ainsi nommée pour la version envoyée en 1554 à Philippe II d'Espagne (Museo del Prado, Madrid), pour une série de huit sujets mythologiques, que Titien appelle des poèmes visuels, diffère du type Farnèse par de nombreux détails : le format de la toile, l'inclusion d'un troisième chien, le Cupidon désormais endormi, le soleil plus ardent et un vase remplace la source aux pieds de Vénus.
Ces compositions auront une influence considérable les artistes de Véronèse à Rubens