Né en 1945
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Hard edge Peinting |
Sean Scully, artiste irlando-américain né en 1945 à Dublin, exprime son talent à travers une variété de médiums notamment la peinture, la sculpture, le dessin, l’aquarelle, la photographie et la gravure. Ses œuvres, caractérisées par des rayures, des blocs et des grilles, reflètent une vision artistique unique. S'il reste fidèle à l'abstraction lyrique qui se poursuit dans les années 60, il se ratache au Hard edge Peinting de Franck Stella, Kenneth Nolan, Ellsworth Kelly qui reprend la tradition des Color Field Peinters (Rothko) avec l'idéée d'une peinture absolument directe mais aussi libre de toute atmosphère et de connotation mystique. Dans ses années récentes, Sean Scully aborde la peinture figurative.
Doric Sky | 2011 | Paris, MNAM |
Doric air and darkness | 2016 | Caen, Eglise saint Nicolas |
Doric | 2018 | Caen, Eglise saint Nicolas |
Madonna | 2019 | Caen, Eglise saint Nicolas |
The 12 | 2020 | Caen, Eglise saint Nicolas |
Dark windows | 2020 | Galerie Lisson |
Opulent ascension north | 2022 | Caen, Eglise saint Nicolas |
Round Sleeper Stack | 2023 | Caen, Eglise saint Nicolas |
A new life | 2023 | Caen, Eglise saint Nicolas |
La vie de Sean Scully a été marquée par la résilience et un lien profond avec son héritage irlandais. Né de parents déserteurs de guerre, l’artiste a grandi dans la précarité, trouvant refuge chez des Gitans à sa naissance à Dublin. La famille a ensuite vécu dans des quartiers défavorisés à Londres et à Highbury, où la discrimination envers les Irlandais était flagrante. Malgré une enfance difficile, Scully a développé une attitude positive face à la vie, inspirée par la chanson When Irish Eyes Are Smiling qui célébrait la puissance des sourires irlandais pour éclairer le monde. Il a embrassé cette conviction et a transformé son propre sourire en un instrument de changement.
Sa carrière artistique a été influencée par des personnalités et des événements marquants. À 17 ans, il a découvert le blues, qui a profondément influencé son approche artistique fondée sur la simplicité et la structure. Des intellectuels tels que Jean-Paul Sartre et des œuvres comme la sonate pour violoncelle seul opus 8 de Zoltán Kodály, de 1915, ont élargi son horizon artistique. Scully a également puisé aux sources des maîtres anciens, tels que Manet, Pissarro, Monet, Cezanne, Van Gogh, Gauguin et Paul Klee, pour façonner son propre style. « 90% de mes premières influences sont françaises. Mon travail vient de l’impressionnisme et du postimpressionnisme », raconte-t-il.
Son exploration artistique s’est étendue à des pays comme le Maroc et le Mexique, qui ont enrichi sa pratique de nouvelles perspectives. La tragédie personnelle a également laissé une empreinte sur son œuvre. Après la perte de son fils Paul, la palette de couleurs de ses peintures a évolué pour refléter ses émotions et son cheminement intérieur. Son art est devenu un moyen d’exprimer l’espoir et la résilience, tout en abordant des thèmes universels.
Scully se décrit comme un défenseur artistique qui embrasse la conviction plutôt que le doute. Sa foi en la peinture et son engagement envers son art sont au cœur de sa démarche artistique. « Les gens ont assimilé mon travail à celui de Rothko. Mais mon travail est beaucoup plus agressif. Il n’est pas méditatif de la même manière », explique l’artiste. Sean Scully incarne un artiste aux multiples facettes, puisant dans son héritage et ses expériences pour créer un corpus artistique qui mêle simplicité, structure et émotion. Son parcours reflète un engagement passionné envers l’art et un désir profond de communiquer des messages significatifs à travers ses créations.