Vers 1615, Maximilien Ier de Bavière fait à Rubens la commande de quatre tableaux décoratifs (La Chasse au sanglier, La Chasse à l'hippopotame et au crocodile et La Chasse au lionr en plus de celui-ci) eprésentant des scènes de chasse, sujet très populaire à l’époque et associé aux scènes de bataille. D’ailleurs Rubens s’inspire dans sa composition d’une fresque alors disparue de Léonard de Vinci, La bataille d’Anghiari, dont il a copié une gravure.
Le sujet de ce tableau mêle allègrement le personnage biblique de Samson (qui combat le lion) avec des Maures enturbannés et de fougueux cuirassiers bavarois, et des animaux africains (léopard et lion) avec le tigre asiatique. L’exactitude – historique et zoologique – n’a à l’époque aucune importance. Seuls comptent la dynamique, la fougue, l’aspect spectaculaire de la scène, voire sa brutalité.
En revanche, Rubens s’est documenté pour représenter de manière très réalistes les animaux sauvages alors invisibles à Anvers. Et surtout, comme le soulignait l’historien suisse Jacob Burckhardt, il s’est abandonné "au plaisir suprême qu’il prenait à toute forme de mouvement".