né en 1955
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Post-moderne |
Christian Marclay, américain est né le 11 janvier 1955 en Californie à San Rafael. Il est élevé à Genève par une mère américaine et un père suisse. De 1975 à 1977, il se forme à l'École supérieure d’art visuels de Genève (Suisse) puis entre au Massachusetts College of Art de Boston pour étudier la sculpture. En 1978, il participe à un programme d’échanges de la Copper Union de New York. Il obtient une licence en arts en 1980.Marclay s’exprime à travers la performance, le son, la sculpture et le collage. Il mêle son amour de la musique à son amour pour les objets de seconde main en combinant des objets familiers avec d’autres qui le sont beaucoup moins. Longtemps associé à John Zorn, Elliott Sharp, Butch Morris et le Kronos Quartet, il s’inspire notamment de Joseph Beuys, John Cage et du mouvement Fluxus.
Footsteps | 1989 | |
Body Mix | 1991 | |
Moebius Loop | 1994 | |
Telephones | 1995 | |
Graffiti composition | 1996 | Berlin |
Up and Out | 1998 | Londres |
Guitar Drag | 2000 | |
The Clock | 2010 | |
Sound stories | 2018 | Paris, Musée d'Orsay |
La fascination de Marclay pour le collage des sons et des images remonte à la fin des années 1970, quand il était étudiant au Massachusetts College of Art and Design de Boston (près du MFA) et à la Cooper Union de New York. Musicien au sein de groupes qui se produisaient dans des clubs underground, Marclay utilisait souvent des instruments de fabrication artisanale tels qu'une platine tourne-disques convertie en une guitare électrique portative. Dans sa pratique artistique novatrice, il continue d'agencer des sources sonores et visuelles où il met à profit son sens aigu des techniques complexes de montage, d'échantillonnage et de bouclage. Le travail de Christian Marclay dans le domaine du son, de la vidéo et du film a eu une influence très déterminante sur une génération de jeunes artistes pour qui l'échantillonnage et le mixage numériques d'enregistrements vont de soi.
Dès la constitution de son premier groupe, The Bachelors, Even (en hommage à Marcel Duchamp) en 1979, Christian Marclay est influencé par l’art contemporain et les enjeux d’une remise en cause des valeurs traditionnelles de l’art. Dès lors, il s’applique à brouiller les pistes plastiques et sonores de la création, transformant les sons et la musique en des figures physiques et visibles, dans le cadre de performances, de collages, de sculptures, d’installations, de photographies, ou encore de vidéos.
Son utilisation des platines vinyles débute au milieu des années 1970 et questionne, tout comme les cultures rock et punk, l'usage marchand du disque vinyle et les industries culturelles. Ainsi, en 1989, pour l’installation Footsteps, il recouvre le sol d’une salle d’exposition de milliers de vinyles d’enregistrements de pas que raye la promenade du visiteur. Pour la série « Body Mix » (1991-1992), il assemble des pochettes d’albums afin de réaliser des collages étranges, rappelant le jeu de cadavre exquis des surréalistes. Cette transformation d’instruments ou d’objets musicaux pour créer des confusions visuelles est l’une des composantes essentielles de l’œuvre de Christian Marclay. Virtuoso (1999), par exemple, représente un accordéon dont les soufflets sont étirés sur plus de sept mètres. Video Quartet (2002), grande projection sur quatre écrans de séquences de films hollywoodiens, évoque quant à elle la culture pop, l’appropriation de l’art et l’échantillonnage.
Les œuvres de Christian Marclay sont largement exposées, notamment au Musée d'art moderne de San Francisco (2001), au Centre Pompidou à Paris (2000, 2002-2003), au Hammer Museum de Los Angeles (2003), au Seattle Art Museum, à la Tate Modern à Londres et au Palais de Tokyo en 2004, au Barbican à Londres (2005), au musée d'art moderne de Stockholm (Moderna museet) en 2006 et à la Cité de la musique à Paris (2007).
Comme musicien et Dj, il réalise des performances improvisées et mixe des disques vinyles modifiés sur des platines, superposant des genres musicaux variés en un collage dissonant aux sons altérés. Il participe à de nombreux enregistrements et se produit dans des lieux comme la Knitting Factory et la Kitchen à New York. Il a collaboré avec divers groupes de musiciens, dont Sonic Youth, le Kronos Quartet, Otomo Yoshihide, Ikue Mori, John Zorn et Arto Lindsay.
Christian Marclay propose Graffiti Composition (1996-2002), un porte-folio d’images documentant la réaction du public à des partitions vierges collées dans les rues de Berlin au festival Sonambiente de Berlin en 1996.
Ephemera (2009), une collection d'imprimés tels que notes de restaurant, prospectus, couvertures de livres et emballages jetables ornés de notations musicales et interprétée en 2010 au Whitney Museum par les musiciens Sylvie Courvoisier, Ikue Mori, Mark Nauseef et John Zorn. Cet intérêt expérimental pour la partition chez Christian Marclay est ancien et, dans une certaine mesure, s'exprimait déjà en 1991-1992 dans Mixed Reviews (American Sign language). Un acteur sourd y interprétait dans le langage des signes une compilation d'articles de presse qui étaient des critiques musicales, faisant alors proliférer la notion d'interprétation et de traduction trans-sémiologique depuis une partition mentale.
Manga Scroll (2010) est une nouvelle lithographie basée sur des mots onomatopoétiques trouvés dans des bandes dessinées.
Il a à son actif un grand nombre d'expositions et de performances à l'échelle internationale, notamment des expositions individuelles, dont The Clock, Paula Cooper Gallery (2011, New York), What You See is What You Hear, Musée d'art LEEUM Samsung (2010, Séoul), The Clock, White Cube Mason's Yard (2010), Festival, Whitney Museum of American Art (2010, New York), Christian Marclay with Irene Schweizer, (2009, Gare du Nord, Bâle), Christian Marclay : Replay », Fondation DHC/Art (2008, Montréal), Cycloptically. Rolywholyover, Fifth Episode2, Musée d'Art Moderne et Contemporain (2008, Genève), Crossfire, White Cube Hoxton Square (2007, Londres); « The Bell and the Glass », Moderna Museet, Stockholm (2006); « Christian Marclay », Galerie Yvon Lambert, Paris (2005); « The Sounds of Christmas », Tate Modern, Londres (2004); « Christian Marclay », UCLA Hammer Museum, Los Angeles (2003); The Centre for Curatorial Studies Museum, Bard College, Annandale on Hudson (2003); The Seattle Art Museum (2004); Kunstmuseum Thun, Suisse (2004); Collection Lambert, Avignon (2004) et la Barbican Art Gallery, Londres (2005). Les uvres de Marclay ont aussi été présentées dans de nombreuses expositions collectives aux quatre coins du monde.
« La musique est un matériau. La technologie l’a transformée en objet, et une grande partie de mon travail porte sur cet objet autant que sur la musique. […] On ne pense pas nécessairement à la musique en tant que réalité tangible, mais elle a des manifestations tangibles. Ce peut être aussi une illustration, un tableau, un dessin » Christian Marclay, entretien avec Brice Curiger, exposition Arranged and Conducted by Christian Marclay, 5 septembre-26 octobre 1997