Découvert grâce à Apollinaire lors d’une permission en 1916, Charlot, est à l’origine de l’intérêt que Léger porte au cinéma. En s’inspirant de la maladresse toute mécanique de ce personnage, il rédige en 1920 un « scénario pour un dessin animé » intitulé, dans un syncrétisme qui allie le meilleur du cinéma au meilleur de la peinture, Charlot Cubiste.
Ce scénario raconte les aventures d’un petit pantin en bois à l’effigie de Charlot qui s’éparpille en morceaux et se reconstitue au fil d’une journée agitée. Il se réveille, sort de son lit en rassemblant ses morceaux et, après avoir découvert des tableaux cubistes, se rend au Louvre. Là, la Joconde en tombe amoureuse, au point de fuir avec son cadre sous le bras pour le rejoindre. Mais, rejetée par ce chantre de la modernité, elle se consumera littéralement d’amour pour lui et sera enterrée en grandes pompes. Le projet restera inachevé, deux séquences seulement ayant été tournées. Mais le petit pantin sera reconstruit en 1924 pour être utilisé dans le générique du Ballet mécanique.