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Représentant l’épisode biblique lors duquel le Christ jeûna quarante jours au désert (Marc, I, 13 ; Matthieu, IV, 1-11), cette toile occupait le centre du plafond du Camerino degli Eremiti, une petite pièce que le cardinal Odoardo Farnèse avait louée à partir de 1611 entre le palazzetto Farnèse et l’église de la Santa Orazione e Morte. Cet espace communiquait avec l’église où chaque mois était célébrée la cérémonie des Quarante heures au cours de laquelle le Saint Sacrement, était exposé et adoré pendant précisément quarante heures. Cette symbolique du nombre quarante, que l’on retrouve dans le tableau de Lanfranco à travers les quarante jours de Jésus au désert et que répète chaque année le calendrier chrétien dans les quarante jours du Carême, indique bien la fonction de cette pièce, dévolue à la méditation et à la pénitence. Le Christ au désert servi par les anges était en outre accompagné par une Marie-Madeleine en extase (également conservée à Capodimonte) qui participe de ce même discours. Par rapport aux paysages d’agrément que l’on pouvait admirer au palazzetto Farnèse, toutes les peintures du camerino mettaient en scène des ermites dans une nature plus sauvage et rude invitant à la prière. Dans ses tableaux Lanfranco se différencie des formules du « paysage à petites figures » employées notamment par le Dominiquin. Il recherche au contraire à exprimer un certain aspect dramatique de la nature qui, comme plus tard dans la violence de certains paysages de Salvator Rosa, se mue en poésie. Texte : Guillaume Kientz Texte : Guillaume Kientz pour l'exposition Nature et idéal, le paysage à Rome 1600-1650
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