Le paravent aux iris

Cette paire de paravents à fond doré présente un splendide champ d'iris. Ce tableau d'Ogata Kōrin est l'une des icônes de l'histoire de la peinture japonaise. C'est une paire de paravents à six panneaux (byōbu) qui représente une vue abstraite de l'eau avec des dérives d'iris japonais (Iris laevigata). L'œuvre a probablement été réalisée vers 1701-1705, à l'époque du luxe de l'époque Edo connue sous le nom de Genroku bunka (culture de l'ère Genroku). Les paravents ont été conservés pendant plus de 200 ans par le temple bouddhiste Nishi Honganji à Kyoto. Ils sont désormais conservés par le musée Nezu et sont un trésor national du Japon. Une paire de paravents similaires sera réalisés par Ogata Kōrin environ 5 à 12 ans plus tard. Les deux paires de paravents sont inspirés d'un épisode des Contes d'Ise. À leur tour, les copies des paravents auraient influencé les peintures postimpressionnistes de Vincent van Gogh, y compris ses Iris.

Les paravents sont parmi les premières œuvres du peintre après qu’il ait atteint le rang de Hokkyō (Pont du Dharma), le troisième rang le plus élevé accordé aux artistes. Ils représentent des bouquets abstraits d’iris japonais bleus en fleurs et leur feuillage vert, créant un motif rythmique répétitif mais variésur les panneaux. Les similitudes de certaines fleurs indiquent qu’un pochoir a été utilisé. L’œuvre montre l’influence de Tawaraya Sōtatsu. Elle est typique d’une nouvelle école artistique, Rin-pa , qui tire son nom de la dernière syllabe de son prénom. Kōrin adopte une palette très sobre, limitée au bleu outremer des fleurs, au vert de leur feuillage et au fond doré. L’œuvre a été peinte à l’encre et à la couleur sur papier, avec des carrés de feuille d’or appliqués autour des zones peintes pour créer un fond réfléchissant chatoyant rappelant l’eau. Le bleu profond a été fabriqué à partir d'azurite en poudre (gunjō). Chaque paravent à six panneaux mesure 150,9 sur 338,8 centimètres. Les paravents ont probablement été fabriqués pour la famille Nijō et ont été offerts au temple bouddhiste Nishi Honganji de Kyoto. Ils ont été vendus par le temple en 1913.