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(1935-1997)
Pop art
Chandelier hanging 1970 Vienne, Kiki Kogelnik Foundation
Now is the time 1972 Vienne, Belvédère 21
War baby 1972 Vienne, Mumok

Kiki Kogelnik née le 22 janvier 1935 à Graz et morte le 1er février 1997 à Vienne est une peintre, sculptrice et plasticienne autrichienne. Elle est considérée comme une représentante autrichienne du pop art, même si elle a toujours nié cette appartenance.

Kiki Kogelnik commence ses études en 1954 à l'université des Arts Appliqués de Vienne puis un an après, à l'académie des beaux-arts de Vienne. Elle appartient à un cercle de jeunes artistes d'avant-garde avec Arnulf Rainer, Wolfgang Hollegha, Josef Mikl, Markus Prachensky, Maria Lassnig qui se retrouvent à la galerie nächst St. Stephan. Elle y présente des œuvres abstraites s'inspirant de Serge Poliakoff.

En 1958 et 1959, elle va à Paris où elle rencontre l'artiste américain Sam Francis, avec qui elle déménage aux États-Unis en 1961. Elle passe un an à Santa Monica puis s'installe à New York en 1962. Elle côtoie entre autres Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg, Andy Warhol, Larry Rivers, Tom Wesselmann. Elle se met alors à faire des happenings.

Kiki Kogelnik se porte vers la figuration et réalise des peintures, dessins et installations à l’esthétique pop : couleurs vives et chatoyantes, matières nouvelles et recours aux techniques industrielles. L’Amérique représente le pendant inverse de ce que Kiki Kogelnik a connu jusqu’alors en Autriche, encore fortement marquée économiquement par la Seconde Guerre mondiale. New York est l’emblème de la consommation de masse qui donne naissance à de nouveaux supports de diffusion, terreau du mouvement pop art. Fascinée par cette société de consommation désincarnée, elle interroge le corps social, politique et intime en capturant les contours de corps humains. Utilisant le sien ou celui d’amis, elle en trace les contours sur des matériaux divers (plastique, papier d’emballage, carton) qu’elle découpe et réemploie dans ses œuvres. Elle réalise notamment un ensemble de silhouettes taillées dans des pièces en vinyle coloré pour la série des Hangings qu’elle débute à la fin des années 1960. Ces profils sont ensuite suspendus à des cintres ou à des séchoirs telles des carcasses humaines. Les corps sont comme dépouillés et vidés de toute vie attendant sagement une résurrection.

Elle épouse en 1966 à Londres l'oncologue George Schwarz. Après la naissance de son fils Mono, elle revient à New York en 1967.

En 1969, elle expose à la Galerie nächst St. Stephan des sérigraphies s'inspirant de l'alunissage d'Apollo 11.

Dans les années 1970, elle commence à travailler sur la femme et critique son rôle dans la publicité. Elle aborde les idées féministes avec ironie, humour et fraîcheur de l'esthétique pop. En 1974, elle s'intéresse à la céramique et se sert de la forme plastique comme une extension de l'image. En 1978, elle produit au CBGB un court-métrage mettant en scène l'artiste punk Jim Carroll. Dans les années 1980, ses tableaux se composent d'objets du quotidien, de membres humains et de personnages dans son nouvel esthétisme. Durant les années 1990, les membres seuls sont de plus en plus présents et les visages davantage abstraits. Elle réalise aussi des sculptures de verre, des dessins et des gravures critiquant le mercantilisme et la décoration.

Kiki Kogelnik meurt d'un cancer le 1er février 1997 à Vienne