Hokusai figure à deux reprises un éléphant plus grand que nature, d’une vieillesse séculaire, aux rides profondes, au regard débonnaire et aux oreilles déchiquetées ; un groupe d’hommes paraît minuscule par rapport à la taille monstrueuse du pachyderme. Cette dernière image illustre une parabole bouddhique : des aveugles, ne pouvant voir l’éléphant, se mirent à le palper pour s’en faire une idée ; ils le décrivirent ensuite différemment en fonction de la partie du corps que chacun d’entre eux avait pu toucher : semblable à un serpent pour sa trompe, à un tronc d’arbre pour ses pattes, à un mur pour ses flancs... La morale de l’histoire est qu’on ne peut se faire une juste opinion d’une chose dont on ne perçoit qu’une partie, de même qu’on ne saurait se faire une idée vraie de la Manga sans en feuilleter l’intégralité.