Fleurs et oiseaux des quatre saisonsles panneaux à glissière du Jukō-in, œuvre exécutée en collaboration avec son père Shōei. Dans la salle centrale, devant l'hôtel, c'est au jeune peintre, alors âgé de vingt-quatre ans, qu'est confié la grande composition d'arbres et d'oiseaux aux quatre saisons22. Les quatre portes à glissière du côté est (à droite en entrant) sont ornées d'un paysage printanier avec un prunier en fleurs penché sur un ruisseau; des oiseaux jouent paisiblement dans les branches et sur l'eau. Par le seul emploi de l'encre sur le fond blanc du papier, l'artiste réussit à rendre avec bonheur l'atmosphère claire et gaie du printemps. En remontant le cours d'eau à gauche, on passe à la paroi nord composée de huit petites portes à glissière, où se déploie une vision de la nature en été. L'eau coule d'une cascade qui répand une agréable fraicheur. Sur la rive, à gauche, une grue à tête rouge (tanchō) crie sous un grand pin23. La combinaison de l'arbre et de l'oiseau, très en faveur, symbolise la longévité; elle s'étend jusqu'à la cloison ouest . Un autre pin, au tronc tordu, constitue la partie droite. Il domine le panneau où une grue se promène avec une dignité princière. Dans un angle, les fleurs de fuyō (Hibiscus mutabilis), toutes traitées à l'encre de Chine, indiquent l'automne; la netteté de la composition symbolise l'air serein de cette saison. Les légères touches d'or donnent une impression de profondeur. Cette longue suite se termine, sur la gauche, par la scène d'hiver, avec des oies sauvages parmi les roseaux24.