La maison est parfaitement reconnaissable - elle reste inchangée aujourd’hui - avec sa forme en équerre et ses fenêtres en arcades. A droite de la porte ouverte, les fenêtres éclairent la serre de Méric devant laquelle on distingue un jardinier avec un arrosoir. Une grande treille orne toute la façade de la maison. Enveloppant celle-ci, un immense marronnier projette une ombre rafraîchissante sur toute la terrasse : dans le coin de la maison, un grand vase qui existe toujours.
Plusieurs personnages animent cette scène. A droite, quatre personnes sont assises autour d’une table de fer, table qui réapparaîtra dans La réunion de famille. Deux jeunes filles cousent attentivement tout en écoutant la conversation de leurs voisins. Une femme plus âgée parle avec un homme de grande taille, qui tient un chapeau de la main droite, et que l’on voit quasiment de profil. Il pourrait s’agir de Bazille lui-même. Un grand personnage tenant le bras de la femme à l’ombrelle et se dirigeant avec elle vers la porte de la maison vont passer derrière deux personnages indistincts, assis, le dos tourné au vase. A gauche du tableau, une petite fille assise regarde jouer deux chiens. Ceux-ci ne figuraient pas au départ dans le tableau puisque Bazille écrit à ses parents à la fin de janvier 1867 : « J’ai retouché ce dernier. J’y ai ajouté deux petits chiens, et j’ai refait les têtes de Pauline et de Camille qui n’allaient pas bien ».
En 1866, Bazille rapporta la toile à Paris et la montra à ses amis qui lui en firent de grands compliments. Aussi se décida-t-il à l’envoyer au Salon de 1867 avec les Pots de fleurs. Mais les deux tableaux furent refusés.