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Rishabhanatha

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Rishabhanatha
Art de l'Inde, 10e - 11e siècle, période Chandella
Grès beige, 77 x 65 x 33 cm
Paris, Musée Guimet - Iéna

Cette effigie sculptée dans le grès, figure Rishabhanatha (ou Adinatha), le premier des vingt-quatre tirthankhara ou "passeurs de gué" jaïns. Le jaïnisme, doctrine religieuse indienne, connaît vingt-quatre maîtres chargés d’en transmettre les fondements à travers les siècles.

Assis sur un coussin, dans la position du lotus ou diamant vajraparyankasana, le jina Rishabhanatha est figuré nu. Ses mains réunies dans le giron esquissent le geste de méditation (dhyana mudra). Sa coiffure à boucles stylisées régulièrement enroulées, dont certaines retombent en mèches sur ses deux épaules, permet de l’identifier avec certitude car il est le seul d’entre tous les tirthankhara à être ainsi coiffé. Plongé ici dans une insondable méditation, le jina semble s’abstraire à la fois des attachements séculiers et des contingences terrestres. La double exigence de pureté intérieure et d’ascèse libératrice contenue dans l’immobilité de sa pose et l’impassibilité de son visage est ici particulièrement bien rendue. Le sculpteur a su allier, avec une très grande maîtrise et de façon harmonieuse, les sobres canons iconographiques de l’esthétique jaïne, aux formes épurées et néanmoins rayonnantes de la statuaire médiévale indienne de la dynastie chandella des 11ème-12ème siècles.

Ce jina fut particulièrement vénéré par la secte des Digambara, "vêtus d’espace" car vivant nus, qui lui dédièrent trois temples, celui de Parsvanatha, de Ghantai et d’Adinath, édifiés sur le site de Khajuraho, ancienne capitale chandella. Près de soixante images de ce premier jina des tirthankhara y furent dénombrées. Rishabhanatha y est parfois représenté debout, figé dans une intégrale nudité, mais on le rencontre plus généralement assis dans cette même attitude de méditation.

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