Editeur : Arte vidéo, septembre 2008. Nouveau master restauré.

Suppléments :

  • Présentation par Serge Bromberg.
  • Visite des studio en compagnie de Lon Chaney.
  • Galerie de photos avec effets de relief grâce aux lunettes ad hoc livrées.

 

La tragédie de Quasimodo, monstre difforme et d'apparence hideuse, sourd à force de faire tinter les carillons de Notre-Dame. Son maître Jehan, l'alchimiste, lui ordonne d'enlever la belle bohémienne Esmeralda qu'il désire en secret. Mais Phebus, le capitaine des gardes, vient au secours de la jeune femme et obtient d'elle un rendez-vous...

Cette adaptation du Notre-dame de Paris de Victor Hugo est relativement fidèle au romancier... du moins davantage que celles qui suivront. Le caractère tragique de Quasimodo, définitivement irréconcilié avec les humains, y est nettement affirmé. On notera aussi la présence de Madame de Condelaurier, de Fleur de Lys et de la vieille de la fosse aux rats, mère d'Esméralda, autant de personnages évacués des versions à suivre, plus courtes il est vrai.

Une adaptation relativement fidèle

Worsley probablement pour des raisons de censure, n'ose pas faire de Claude l'archevêque de Notre Dame, le mauvais de l'histoire. Il transfère sur Jehan, le demi-frère, personnage mineur du roman, le rôle de l'ecclésiastique ensorcelé par les charmes d'Esméralda. Cette "invention" aura un énorme succès cinématographique puisque toutes les versions à venir reprendront ce personnage du frère de Claude... mais préféreront le nommer Frollo tant il s'éloigne du Jehan de Hugo.

Le second changement concerne la fin de l'histoire. Tragique chez Hugo où Esmeralda est pendue et où Quasimodo se laisse mourir à ses cotés dans le charnier de Montfaucon près du corps de celle qu'il aimait. Hugo ironise aussi sur le mariage de Phoebus et Fleur de Lys. Ici Quasimodo reste le seul personnage tragique, sonnant les cloche une ultime fois en l'honneur d'Esmeralda avant de mourir. Mais celle-ci est sauvée et son mariage avec Phoebus certain, béni par le regard de Gringoire et de Claude. Le happy end sera désormais systématique même si les réalisateurs successifs l'arrangeront à leur manière.

Une superproduction grandiose

En 1923, Irving Thalberg était devenu agent de production aux studios Universal avant de rejondre la MGM en 1924. C'est lui qui décida Carl Laemmle à entreprendre l'adaptation du roman de Victor Hugo. La version de la Fox en 1917 due à James Gordon Edwards, The darling of Paris en six bobines avec Gleen White et Alice Gale avait connu un certain succès mais Irving Thalberg imagina une version à la fois plus fidèle, deux fois plus longue et plus grandiose.

Il insista pour que l'on confie à Lon Chaney (qui le suivra ensuite à la MGM) le rôle de Quasimodo. Il eclipse totalement une Esmeralda trop années 20. Quant au réalisateur, après que plusieurs cinéastes français (dont Marcel L'Herbier) aient refusé de diriger le film, le choix se fixa sur Wallace Worsley qui avait signé en 1920, Satan, le premier grand succès de Lon Chaney.

Carl Laemmle, grand directeur d'Universal City, fit édifier l'un des décors les plus coûteux de l'histoire du cinéma muet (après la Babylone d'Intolérance) : tout le parvis de Notre-Dame, la façade de la cathédrale et des rues adjacentes du vieux Paris. Les décors sont implantés sur dix hectares de terrain. Ils ne brûleront qu'accidentellement en 1967. Il a fallu aussi 200 costumes de premier plan, 230 électriciens plus de 2 000 figurants et six mois de tournage. La dépense atteignit le million et demi de dollars : un record pour l'époque.

Pour les scènes de foules, la légende veut que furent employés pour la première fois des petits émetteurs-récepteurs radios qui n'avaient pas encore été baptisés "Talkies-Walkies". Des assistants-réalisateurs, disséminés dans la foule, recevaient ainsi les ordres du metteur en scène pour régler les déplacements des figurants. L'un de ces assistants s'appelait William Wyler.

Chaque jour de tournage, la transformation de Lon Chaney en Quasimodo lui demandait quatre heures de travail (l'acteur créait lui-même son propre maquillage). Il portait sur la poitrine un plastron, sur les épaules des bourrelets de footballeur, et sur le dos une bosse de caoutchouc de 20 kilos. L'ensemble atteignait les 35 kilos contre 2 kilos de papier mâché pour Charles Laughton dans Quasimodo. Différentes attaches reliaient les bourrelets des épaules au bas du plastron, de telle manière qu'il était impossible au comédien de se tenir debout.

Un film soustrait aux cinéphiles durant de longues années.

L'immense succès et film en fit aussi un film maudit car, 20 ans après le tournage, ne subsistent plus que des copies 16 mm de qualités médiocres et abrégées. En 1947, l'un des patrons de la Universal (Al Dorskey ?) décida de détruire tous les négatifs de films muets produits par l'entreprise désormais pour lui sans intérêt commercial. Vingt ans de production d'une des principales majors d'Hollywood disparaissent ainsi dans les flammes.

Mais déjà le négatif de Notre Dame de Paris avait probablement déjà été détruit. Car l'immense succès du film fut à l'origine de son fatal destin. Le négatif unique a été tant sollicité que les passages sur la tireuse, les collage, usure, rayures, poussières ont eu raison de lui. Dès le début des années 30, le négatif n'est plus utilisable.

Pour preuve, cette copie pour le DVD fabriquée en 1926, intacte, intégrale et teintée d'origine, découverte en 2005 par le restaurateur américain David Shepard, est marquée, trois ans après sa sortie, de taches blanches et de rayures. Les images tirées du négatif caméra sont pourtant ici splendides, bien loin des copies mutilées, charboneuses, de nièmes générations précédement montrées.

J.-L. L. le 16/09/2008

 

Présentation par Serge Bromberg.

Carl Laemmle, grand directeur d'Universal City, fit édifier l'un des décors les plus coûteux de l'histoire du cinéma muet (après la Babylone d'Intolérance) : tout le parvis de Notre-Dame, la façade de la cathédrale et des rues adjacentes du vieux Paris. Les décors sont implantés sur dix hectares de terrain. Ils ne brûleront qu'accidentellement en 1967. Il a fallu aussi 200 costumes de premier plan, 230 électriciens plus de 2 000 figurants et six mois de tournage. La dépense atteignit le million et demi de dollars : un record pour l'époque.

Pour les scènes de foules, la légende veut que furent employés pour la première fois des petits émetteurs-récepteurs radios qui n'avaient pas encore été baptisés "Talkies-Walkies". Des assistants-réalisateurs, disséminés dans la foule, recevaient ainsi les ordres du metteur en scène pour régler les déplacements des figurants. L'un de ces assistants s'appelait William Wyler.

Chaque jour de tournage, la transformation de Lon Chaney en Quasimodo lui demandait quatre heures de travail (l'acteur créait lui-même son propre maquillage). Il portait sur la poitrine un plastron, sur les épaules des bourrelets de footballeur, et sur le dos une bosse de caoutchouc de 20 kilos. L'ensemble atteignait les 35 kilos contre 2 kilos de papier mâché pour Charles Laughton dans Quasimodo. Différentes attaches reliaient les bourrelets des épaules au bas du plastron, de telle manière qu'il était impossible au comédien de se tenir debout.

L'immense succès et film en fit aussi un film maudit car, 20 ans après le tournage, ne subsistent plus que des copies 16 mm de qualités médiocres et abrégées. En 1947, l'un des patrons de la Universal (Al Dorskey ?) décida de détruire tous les négatifs de films muets produits par l'entreprise désormais pour lui sans intérêt commercial. Vingt ans de production d'une des principales majors d'Hollywood disparaissent ainsi dans les flammes.

Mais déjà le négatif de Notre Dame de Paris avait probablement déjà été détruit. Car l'immense succès du film fut à l'origine de son fatal destin. Le négatif unique a été tant sollicité que les passages sur la tireuse, les collage, usure, rayures, poussières ont eu raison de lui. Dès le début des années 30, le négatif n'est plus utilisable.

Pour preuve, cette copie pour le DVD fabriquée en 1926, intacte, intégrale et teintée d'origine, découverte en 2005 par le restaurateur américain David Shepard, est marquée trois ans après sa sortie de taches blanches et de rayures. Les images tirées du négatif caméra sont pourtant ici splendides, bien loin des copies mutilées, charboneuses, de nièmes générations précédement montrées.

Robert Israël a repris les indications musicales de la version d'origine.

 

Visite des studio en compagnie de Lon Chaney.

Contraste saisissant entre l'affreux Quasimodo et l'élégante sihouette de son interprète Lon Chaney.

 

Galerie de photos avec effets de relief

Galerie de photos avec effets de relief grâce aux lunettes ad hoc livrées : impressionnant ....A quand la version en relief pour tout le film ?

 

 

Arte Vidéo
 
présente
 
Notre dame de Paris de Wallace Worsley