Editeur : Les éditions Montparnasse, septembre 2008. 1h09. Versions VOST anglais et VF.

Supplément :

  • Présentation par Serge Bromberg.

 

Christabel Caine dissimule sous une trompeuse apparence sa soif d'argent et de pouvoir. Seul Nick, un romancier épris d'elle, voit clair dans son jeu. Bien qu'amoureuse de Nick, Christabel est davantage attirée par la fortune du milliardaire Curtis...

Nicholas Ray trouve, aux limites du film noir et de la comédie dramatique, le ton juste pour la minutieuse description d'une ascension sociale fulgurante.

Il s'agit du premier projet à être relancé après l'acquisition de la RKO par Howard Hughes : le magnat était impatient de voir à l'écran cette Christabel qui lui rappelait un amour de jeunesse.

Hughes impose Joan fontaine à la place de Barbara Belguédès qui n'était pas à son goût. Il exigera après un premier montage l'ajout de plusieurs scènes dont la réconciliation sur la tarmac de l'aéroport dont il écrira lui-même les répliques, conclusions existentielles sur la vie vue d'en haut et vue d'en bas. Heureusement, Nicholas Ray réussit à insuffler au film son irréductible pessimisme et trouve en Robert Ryan, amant blessé, une sorte d'alter ego.

On notera l'hilarante séquence de commentaire sur la peinture moderne lors de l'exposition de Gobby Broome sponsorisée par Curtis. Le tableau est-il celui d'une jeune femme à l'agonie ou représente-t-il des hommes affamés bêchant des pommes de terre ? Le spectateur, pas plus que l'acheteur crédule, n'en sauront rien. Nick Bradley, malgré son ironie, décèle la personnalité de Christabel dans son portrait : moitié Lucrèce Borgia moitié fiancée du soldat.

J.-L. L. le 10/09/2008

 

 

 
présentent
 
La femme aux maléfices de Nicholas Ray