Comme l'indique Philippe Azoury dans la préface, il s'agit de décrire des gens simples qui ne se livrent pas dans l'espace sans espace de la cabine du camion. La mise en scène est ainsi aussi mince et ténue (une attention, un regard) qu'est immense le trajet entre la frontière du Paraguay et Buenos-Aires.

Un arrêt au bord d'une rivière, l'évocation d'un enfant sans père pour l'une, d'un grand fils non revu depuis huit ans pour l'autre, sans que jamais ne soient extorquées de confessions rendent au final poignant ce road movie tranquille et sensible.

Pablo Giorgelli explique qu'il lui a fallu cinq ans pour faire ce film. Il y eut d'abord deux ans d'écriture. La maladie de son père, la crise économique argentine son divorce lui ont fait comprendre ce que pouvait aussi avoir de très personnel cette possibilité de renaitre à la paternité pour son personnage. Il a fallu sept mois de montage, effectué avec sa femme, pour donner au film sa forme juste, réduite de 40 minutes après un premier montage que le producteur aurait pu proposer.

La profession solitaire du camionneur est en adéquation avec ce voyage intérieur à travers un voyage réel.

Tournage en extérieur avec plusieurs camions ou en studio avec des éclairages sophistiqués et puis, bien sûr, prendre soin du bébé Anahi.