Le valet de chambre d'un hôtel jette un coup d'œil indiscret par les serrures de ses clients. Dans la première chambre, il épie une jolie jeune femme en déshabillé, qui peigne son abondante chevelure. Retour sur le palier, le valet signifie par des gestes adressés au public (la caméra) que la jeune femme est « bien roulée ». Il regarde à nouveau mais la femme enlève sa perruque et se révèle être un travesti. Retour sur le palier, le valet prend un air dégoûté. Dans une autre chambre, il voit un couple, dont la femme, légèrement vêtue, est assise sur les genoux de son amant, une bouteille de champagne trône sur le guéridon. Retour sur le palier, le valet secoue la main en signe de connivence, une belle nuit d'amour se prépare. Le valet se dirige vers une autre porte, mais l'occupant, un monsieur furieux, en sort à cet instant et entreprend de frapper le valet indélicat.
Par le trou de la serrure est composé d'un plan maître, filmant attitudes et réactions du valet de chambre, dans lequel sont intercalés plusieurs autres plans qui sont en fait autant de plans subjectifs. Une découpe en forme de trou de serrure permet le passage du plan du valet au plan du sujet épié, et vice-versa. L'utilisation de ce procédé sera bientôt plus franche, sans l'alibi du "voici ce que voit le personnage", et le découpage d'une scène en plusieurs plans sera la norme chez la plupart des cinéastes. Seul Georges Méliès continuera à concevoir ses spectacles de vues photographiques animées comme on divise au music-hall la représentation en "tableaux".