Dans Gaza

Hélène Lam Trong
2025

(Inside Gaza). Avec : Adel Al Zaanoun, Mai Yaghi, Mohammed Abed, Mahmud Hams. 1h12.

Bureau de l'AFP à Gaza qui dépend de celui de Jérusalem et la direction de Paris. Mohammed Abed s’inquiéta dès les premiers jours que les milliers de Palestiniens tués ne comptaient pas pour les médias qui ne s'intéressent qu'aux conséquences géopolitiques de la guerre. La photo qu'il prit d'un père tenant son enfant mort à la peau transparente tellement il avait perdu de sang fut reprise par les plus grands journaux internationaux. Mais Israël accusa le Hamas d'utiliser des poupées pour tromper la communauté internationale. Tous les journaux étrangers appelèrent alors Mohammed Abed pour avoir la preuve que l'enfant mort n'était pas une poupée. Pareillement alors qu'il est normal de se trouver au milieu des combattants quand on vient filmer un défilé militaire, la propagande israélienne fit croire que c'était la preuve que les journalistes palestiniens appartiennent au Hamas.

Il y a 2,5 millions de Palestiniens à Gaza, explique Adel Al Zaanoun, ils ne sont pas tous du Hamas. Tout au plus 10% à 20 % le sont. Et certainement pas les journalistes de l'AFP. Il a détenu 20 fois car haine des journalistes de la part de tous les militaires. La tour de l'AFP doit être bombardée mais c'est une autres qui l'est.

13 octobre, ordre d'évacuation. Une tente à khan-Younès près de l'hôpital. retourne dans le nord quatre ou cinq fois; 1,2 millions de personnes quittent la zone. Au bout de deux ou trois semaines l'armée ferme le passage. Des collègues sont tués ou leur famille. Deux équipes, une à Raffa l'autre à Khan Younès. Les tirs qui tuent 50 civils pour un homme armé est-ce normal ?

L'AFP verse 5000 dollars par personne pour évacuer les familles des journalistes.

De novembre à janvier, l'hiver est rude. 2 mars 2024, plus d'électricité à Rafah. A force de malheurs répétés, les gens ne croient plus en la presse ;si personne ne bouge à l'étranger c'est que la presse ment à l’étranger.

23 mars 2024 les permanents sont évacués ne restent les pigistes. Adel Al Zaanoun est à Chypre. Il laissé mère et frères pour rejoindre femme et enfants. Il assiste à la libération des 3 premiers otages israéliens. Mohammed Abed rejoint sa famille en Belgique dans un centre d' accueil pour réfugiés Mai Yaghi rejoint sa fille à Londres. Celle-ci ne pense pas revenir en Palestine. la vie qu'elle a connue là-bas : Tout s'est effacé, tout a disparu. Mahmud Hams est à Doha. Mohammed Abed et Adel Al Zaanoun sont à Bayeux pour le Prix Bayeux Normandie des correspondants de guerre.

S'expriment tour à tour, Adel Al Zaanoun, directeur du bureau de Gaza, Mai Yaghi, reportère, et Mohammed Abed et Mahmud Hams, photographes au sujet d’un métier autrefois protégé et respecté, qui est désormais attaqué par la propagande et les fausses informations de tous les côtés, remettant en question l’essence-même du journalisme de guerre.

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