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Andrea Tonacci

(1944–2016)
6 films
   
   
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Andrea Tonacci est né en Italie en 1944 et a vécu au Brésil de son enfance à sa mort en décembre 2016. A partir du milieu des années 60, il fait des films, d’abord avec une bande d’amis que les histoires du cinéma réunissent sous le nom de «cinéma marginal brésilien», puis seul, ou avec d’autres rencontrés ici et là : des films aux origines et aux formes diverses 

Œil pour œil (court métrage de 1966) et Bang Bang (long métrage de 1970) sont des films d’action portés aux limites de leur absence de sens dans une ville sous contrôle.  Le téléfilm Blablabla (1967), présente le discours d’un chef d’Etat autoritaire bientôt vidé de sa substance, recouvert par l’intrusion d’images catastrophistes qui n’ont, pas plus que sa parole, aucune valeur de vérité.

De la fin des années 70 au début des années 80, Tonacci accompagne les paroles et les mouvements de ceux qui luttent pour la reconnaissance des droits des Indiens sur le continent : combattants, anthropologues et habitants des forêts du Brésil sont les personnages d’une série de films qui sont autant de trajectoires dans le langage. Celle qui part à la rencontre d’une tribu isolée dans Os Arara, où la caméra se fraye un quatrième chemin entre la carte des ethnographes à stylo, le plan des colons à pelleteuses et le territoire des Arara lanceurs de flèches. Celle des Canela prenant la parole contre l’Etat dans Conversas no Maranhão. Celle de la série fragmentaire Struggle to Be Heard, recueillant les propos d’activistes et de porte-parole Serras da desordem (2006) reconstitue la vie, rejouée par lui-même, de l’Indien Carapiru, qui a échappé au massacre de sa tribu en 1978 et marché dix ans à travers le Brésil, ces «montagnes du désordre» nous présentent aussi leur propre trajet de film en train de se faire, tout un pan de l’histoire du Brésil de violence en résistance, et peut-être une coupe du cosmos entier à l’unisson d’un corps qui se déplace.  (Déjà vu jamais vu, 2013) est un dialogue entre les souvenirs de l’auteur et les images qu’il a filmées et conservées pendant cinquante ans : des fragments jamais montrés, jamais revus et jamais montés. Une méditation sur les images qui se maintiennent au seuil de la mémoire et les souvenirs sur le point de tomber dans l’oubli.

Filmographie :

Courts-métrages :

1966 : Œil pour œil (Olho por Olho. 20' . Errant en voiture dans la ville de São Paulo, un groupe d’amis issus de la classe moyenne tente de faire face à un sentiment envahissant d’impuissance et de frustration. Ils utilisent l’une de leurs amies comme appât pour attirer une victime, sur laquelle ils déchargent leur agressivité pour se libérer…)

1968 : Blablablá (26'. Face à une crise marquée par des manifestations populaires, le dirigeant autoritaire d’un pays indéfini joue sa dernière carte : une allocution télévisée qui semble ne jamais vouloir finir. Sa performance tyrannique et hystérique ainsi que le texte, composé d’un collage d’extraits provenant de sources…)

1997 : Biblioteca Nacional

Longs-métrages :

1971 Bang Bang
 

Un homme aux multiples personnalités est le fil conducteur d’une série d’épisodes gratuits et absurdes au cours desquelles on croise un chauffeur de taxi, une ballerine et un trio d’aliénés, constitué d’un méchant aveugle, sourd et muet qui tire des coups de feux au hasard, d’un magicien et d’une femme…

   
1975 Jouez Encore, Payez Encore
 

Avec : Victor Garcia. 1h15.

Ce film capte les répétitions d’une troupe de théâtre brésilien dirigée par Victor Garcia, puis les conflits qui l’agitent, au cours d’une tournée entre l’Iran et la France avec les autos sacramentales de Calderon. Un problème dans le décor provoque une crise au sein du groupe, et le film se fait chronique…

   
1979 Discuros Canelas
 

 

   
1983 Conversas com Maranhão

Avec : le peuple Canela Apaniekrá, Andrea Tonacci. 1h57.

Pendant la délimitation officielle de ses terres au nord du Brésil, le peuple Canela Apaniekrá décide de bloquer le travail des géomètres et de présenter ses revendications au gouvernement brésilien. Le film, réalisé avec la participation des plus anciens membres du conseil du village, cherche à produire…

   
2006 Serras da desordem
 

Avec : Carapiru, Andrea Tonacci. 2h15.

Après avoir échappé au massacre de sa communauté Awá-Guajá en 1978, Carapiru a déambulé seul pendant dix ans avant d’être retrouvé à deux mille kilomètres de son point de départ. Andrea Tonacci reconstruit avec lui cette trajectoire et entrelace cette reconstitution à des images d’archives.

   
2013 Déjà vu, jamais vu
 

(Já Visto Jamais Visto). Avec : Andrea Tonacci. 0h54.

Dialogue entre les souvenirs de l’auteur et les images qu’il a filmées et conservées pendant cinquante ans : des fragments jamais montrés, jamais revus et jamais montés. Une méditation sur les images qui se maintiennent au seuil de la mémoire et les souvenirs sur le point de tomber dans l’oubli.