Basquiat

À New York, au milieu des années soixante-dix, Jean-Michel Basquiat, fils d'un Haïtien et d'une Porto-Ricaine, mène l'existence tumultueuse d'un artiste en herbe, en proie aux démons de la drogue et du racisme. Pendant quelque temps, il hésite entre la musique (il a fondé un petit orchestre d'avant-garde, “Gray”) et le dessin (il couvre les murs de graffitis signés “Samo”).

Un jour, Andy Warhol, pape de l'underground, lui achète plusieurs croquis et l'encourage à continuer dans cette voie. Peu après, René Ricard, le critique d'art dont les articles ont assuré la réputation d'Albert Milo, le peintre le plus en vogue du moment, s'intéresse à lui. Annina Nosei, propriétaire de galerie, lui procure un espace pour peindre, organise ses premiers vernissages et lui trouve des clients, comme le couple Kruger. Au début des années quatre-vingt, Basquiat est lancé. Il produit énormément, vend bien et devient la coqueluche de l'intelligentsia new-yorkaise.

Hélas, cette notoriété entraîne une rupture avec ses anciens amis (comme Benny Dalmau) et avec sa compagne Gina Cardinale, qu'il trompe avec une kyrielle de groupies, dont la voluptueuse Big Pink. Sous le poids de son ambition, sa morale devient plus élastique. Ainsi, il décide de vendre un tableau qu'il avait pourtant promis à René. Il trahit Annina en se faisant représenter par le puissant marchand d'art Bruno Bischofberger et en exposant dans la galerie de l'influente Mary Boone.

Dans ce nouvel environnement persiste néanmoins un élément de pureté : l'amitié désintéressée qui le lie à Warhol. Tous deux s'admirent, s'encouragent et se soutiennent mutuellement. Aussi la mort brutale d'Andy porte-t-elle à Basquiat un coup fatal. Inconsolable, il sombre dans la drogue et le désespoir. Après avoir erré pendant des jours dans les rues, il meurt à vingt-sept ans d'overdose.

>Film parfois maniéré (images récurrentes des vagues, bande son très riche, faux raccords) mais au final très réussi. Basquiat est hanté par le fait d'être le premier peintre noir de l'histoire de la peinture. Quelques comportements mystérieux s'expliquent aussi sans doute par là : Il expérimente le fait de coucher dehors sous un carton alors qu'il est issu de la classe moyenne, paie pour les hommes d'affaires qui se moquent de lui...