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Thème : |
Un
engin spatial américain, égaré dans l'espace-temps, s'écrase
en 3978 sur une planète de la constellation d'Orion. Les trois astronautes
Taylor, Landon et Dodge découvrent que cette planète mystérieuse
est habitée par une humanité primitive et par des singes très
évolués. Dodge est abattu par les singes et Taylor est fait
prisonnier.
Un
couple de jeunes savants Zira et Cornelius est persuadé que Taylor
est le fameux "chaînon manquant" de l'histoire de l'évolution
mais le docteur Zaius estime que Taylor représente un danger pour les
singes. Pour prouver la véracité de leurs théories, Zira
et Cornelius font évader Taylor et se dirigent vers la zone interdite.
Taylor fait prisonnier Zaius qui reconnaît être arrivé
au même résultat que Cornelius et Zira: les singes descendent
des hommes. Taylor se demande quel phénomène a pu bouleverser
la Terre et il comprend soudain avec horreur que la planète sur laquelle
il se trouve, la Planète des Singes est en fait... la Terre du futur
Par
la grâce d'un scénario brillant signé Rod Serling, le
créateur de La Quatrième Dimension, qui se démarquait
avec bonheur du roman de Pierre Boulle - déjà connu à
Hollywood après l'adaptation en 1957 de son roman Le Pont de la
rivière Kwaï -, La Planète des singes (paru
en 1963), maintenait une incertitude durable sur l'identité de la planète
où avait atterri Charlton Heston. Confronté dans un plan final
inoubliable à une statue de la Liberté à moitié
enfouie dans le sable, ce dernier réalisait qu'il avait effectué
une longue courbe à bord de son vaisseau spatial pour revenir sur Terre
plusieurs siècles plus tard et découvrir que, à la suite
d'un cataclysme nucléaire, sa planète était désormais
dominée par des gorilles belliqueux.
La Planète des singes connut un immense succès lors de sa sortie. Un triomphe surprenant vu la noirceur du film qui refusait, en enterrant le symbole de leur indépendance, tout avenir aux Etats-Unis. Le film est tiraillé entre plusieurs sensibilités. Celle du roman de Pierre Boulle, beaucoup moins conflictuel que son adaptation filmée. Celle de la star Charlton Heston, modèle du héros américain, connu pour son conservatisme et qui incarnait un personnage brutal, égoïste, cynique et par certains côtés peu intelligent.
Le scénario de Rod Serling se voulait, à l'origine, encore plus ambitieux. "Ma première version, déclara Serling dans un entretien accordé à la sortie du film, contenait une ville simienne un peu comme New York. Pas une ville comme celle qui fut présentée plus tard, construite de rocs et composée de grottes, mais une vraie métropole avec des autos, des buildings, des ascenseurs, un métro, des meubles, etc., à la différence que tout était conçu par et pour des singes ! Le script était assez long et il aurait coûté environ 100 millions de dollars à réaliser. Inutile de dire que le projet fut abandonné."
Franklin J. Schaffner réussit à donner une unité à un film disparate. La Planète des singes est à la fois un grand spectacle, un récit de science-fiction inquiétant, une allégorie sur les dangers de la guerre froide, et une satire inspirée de Swift qui montre un darwinisme à l'envers où des singes obscurantistes refusent de reconnaître que l'homme est leur ancêtre.
La Planète des singes donna lieu à quatre suites, souvent intéressantes, mais formellement assez pauvres : Le secret de la planète des singes (Ted Post, 1970) ; Les évadés de la planète des singes (Don Taylor, 1971) ; La conquête de la planète des singes (J. Lee Thompson, 1972) et La bataille de la planète des singes (J. Lee Thompson, 1973). Une série de quatorze épisodes et une version japonaise en 1987, une bande dessinée et toute une série de produits dérivés continuèrent de maintenir l'attention du public jusqu'en 2001 où Tim Borton signe une sixième Planète des singes. Le septième épisode, Planète des singes : les origines, (Rupert Wyat, 2011) reprend, en mieux, le début de l'épisode de 1972.
Source : Samuel Blumenfeld le Monde du 22.08.01