Vincent a quitté Paris pour s’installer dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Il possède un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.
Celle-ci est aussi attirée par Vincent qui a trouvé un petit boulot dans le bâtiment. Driss, plus expérimenté, le conseille. Vincent révèle son pouvoir à Lucie lui demandant de garder le secret et ils filent le parfait amour.
Un jour Driss est pris à parti par deux ouvriers peu consciencieux que les ordres de Driss excèdent, Vincent est obligé d'intervenir. Il s'asperge de l'eau d'un tuyau d'arrosage et déploie alors une force surhumaine en projetant une bétonnière sur la voiture des agresseurs. Vincent les écarte alors sans management de Driss qu'ils avaient roué de coups. Les méchants ouvriers préviennent la police qui prend en chasse illico la voiture de Driss. Celui-ci a tout juste le temps de déposer Vincent au bord du lac. La police, même en bateau à moteur, ne parvient pas à capturer Vincent, nageur insaisissable. Vincent est toutefois cerné par les policiers et ne doit ses fuites victorieuses qu'à des véhicules d'emprunt sur lesquels il grimpe avec la dextérité due à de fréquentes humidifications de son corps dans les rivières, lavoirs ou ruisseaux qu'il croise. Il est pourtant bientôt piégé dans une usine et arrêté. La pluie lui donne la force encore une fois d'échapper à la police.
Lucie vient le retrouver dans une maison prêtée par une amie. Elle lui amène une combinaison de plongée et tout deux promettent de se rejoindre plus tard. La combinaison sert en effet à Vincent à traverser l'Atlantique et rejoindre le Canada. Là, il peut admirer grands arbres et grands lacs nécessaires à son bonheur.
Brillant exercice de style, référence à Keaton dans la recherche d'une expressivité minimum du visage pour mieux déployer l'attention à l'environnement ou aux exercices du corps entier. Ceux-ci sont particulièrement gracieux du fait de l'absence d'effets spéciaux numériques. Les trucages minutieux relèvent de l'exploit technique et non d'une technique de post-production. Effectués au tournage, comme chez Keaton, ils restituent l'impression de performance et évitent l'écueil de donner l'impression lassante que tout est possible.
L'atmosphère poétique, le sentiment de plénitude avec la nature ou les petites gens prédominent sur la recherche du burlesque. Hormis la grande séquence centrale de la fuite, la seule scène burlesque est l'examen des doigts de pieds de Vincent par Lucie après que son tout nouvel amant lui ait fait part de son don. Elle y répond par la plus longue caresse du monde : glissade lascive de son corps nu de la tête aux pieds depuis la tête jusqu'aux pieds de son amant. Belles séquences de complicité amoureuse sous la pluie ou sous la brume des arbres.
Jean-Luc Lacuve le 25/02/2014