Acte 1 : Un train s'approche de Berlin. Il entre en gare. 5 heures. Les cheminots s'activent en direction de la gare ou des tramways. Les hauts fourneaux et les usines robotisées fonctionnent à plein. Les gens affluent dans les gares.
Acte 2 : 8 heures. Les employés se dirigent vers leurs bureaux, les vitrines ouvrent, le marché ouvre. Le métro est bondé.
Acte 3 : quelques scènes dans la rue : une altercation, une passante qui fait de l'il, les gens courent, appellent
Acte 4 : midi. Les machines s'arrêtent, les enfants jouent dans les rues. Les animaux du zoo reçoivent leurs visiteurs du dimanche. La course reprend puis s'arrête. C'est dimanche et ses activités sportives : natation, course, tennis, aviron.
Acte 5 : Minuit. Les cinémas passent Tom Mix, Chaplin. Les girls se préparent, ouverture d'un concert symphonique, cabarets
Le film se structure comme une symphonie visuelle, dans laquelle les Berlinois de 1927 jouent leur partition.
Contrairement à L'homme à la caméra de Vertov, les prises de vues sont classiques, presque esthétisantes et rythmées par les seuls mouvements des passants alternativement rapides ou lents avec des changements d'axes qui évoquent le flux de l'activité d'une grande ville.
Dans les épisodes 1, 2 et 4, une horloge indique l'heure comme si le film se déroulait sur une seule journée. Une partie de l'épisode 4 évoque pourtant la journée du dimanche avec ses activités de détente.
Une version de 1 446 mètres a été restaurée par la cinémathèque allemande en 2007.
Le film de Ruttmann, sur une idée de Carl Mayer, lance la formule du film symphonique dont Ménilmontant (1926) de Dimitri Kirsanoff étaient les précurseurs et qui donnera un autre chef-d'oeuvre : L'homme à la caméra (Vertov 1929). La formule du film symphonique se retrouve dans Paris Londres (Jean Arroy, 1927), A propos de Nice (Jean Vigo), Saô Paulo, symphonie d'une métropole (Alberto Kermany, 1929) ou même Pluie (1929) de Joris Ivens qui entreprend de restituer comme observée à la loupe l'aventure globale d'une ville sous une averse.
Georges Sadoul qui voit là s'amorcer un puissant retour au monde concret proposera d'appeler "troisième avant-garde" les cinéastes attentifs à la fois vérité des lieux, aux décors réels traités avec un soin ethnographique, aux rues démultipliées et aux surimpressions.