(1922-2015)
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16 films | ||
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Francesco Rosi est né à Naples le 15 novembre 1922. Son père étant hostile à son entrée au Centre Expérimental du cinéma à Rome, il fait des études de droit à Naples, cité qu'il retrouve en 1944 après avoir été emprisonné par les allemands. Durant un an, il travaille à la radio locale, alors sous contrôle américain (Psychological Warfare Branch). Il fait aussi du dessin et s'occupe de marionnettes. En 1946, il rejoint à Rome Ettore Giannini, un ami metteur en scène de théâtre qui en fait son assistant pour Il voto, une comédie napolitaine de Salvatore Di Giacomo. Ne désirant pas quitter la ville éternelle, où il s'est fixé depuis, il participe à des revues de music-hall, où se retrouvent de futurs grands noms du cinéma italien (Sordi, Caprioli, etc.). Il désire toujours entrer au Centre Expérimental, mais il va aborder le cinéma d'une toute autre façon en ayant la chance de remplacer un ami comme assistant du réalisateur Luchino Visconti sur La terre tremble. Dix ans durant, il parfait ses connaissances dans le métier, travaillant comme assistant, scénariste ou directeur de doublage. Il s'est notamment occupé du doublage en italien de La terre tremble, tourné en dialecte sicilien. Il collabore au scénario de Bellissima de Visconti, co-écrit celui des Coupables de Luigi Zampa.
En 1952, il achève le tournage des Chemises rouges d'Alessandrin. En 1956, il co-réalise Kean avec Vittorio Gassman.
En 1958, il devient réalisateur à part entière avec Le défi, un hommage à sa ville natale, qui obtient le prix spécial du Jury au Festival de Venise en 1958. En trente ans, il n'a réalisé que seize films. C'est dire s'il tient à s'offir un temps de réflexion entre chaque ceuvre qui, toute,s répondent, à des degrés divers, à ses préoccupations, présentes dès son premier film, autrement dit (cf Positif n°69) " aux problèmes des rapports de l'homme et de la société". Dans le même interview il ajoute que devant faire une analyse de la société, il a préféré la tenter sur une société qu'il connaissait, d'où son choix de Naples et par extension le Sud de l'Italie, y compris la Sicile.
Cette zone géographique est le cadre de la plupart de ses films, tandis que la misère endémique qui y règne et pousse les hommes à vivre convulsivement, souvent hors-la-loi, l'inspire pour ceux situés ailleurs dans l'espace ou le temps. Ainsi l'Espagne du Moment de Vérité et de Carmen, l'Allemagne des immigrés vendant du tissu au porte à porte dans I Magliari (oeuvre inédite en France), la guerre de 1914 marquée par les mutineries dans Les hommes contre ou enfin cette fable historique faussement récréative qu'est La belle et le cavalier.
Au centre de son oeuvre une même étude sur le pouvoir et un nom : Mafia. Organisation, sous la loi de laquelle vivent le héros du DéfiI ou les personnages d'I Magliari et d'Oublier Palerme, et qui secrète des hommes célèbres comme ce Salvatore Giuliano sur la mort duquel s'interroge Rosi dans un film, devenu classique, qui l'a fait connaître au monde entier. C'est avec cette oeuvre qu'il met définitivement au point sa méthode du film-enquête, partant de faits réels qu'il confronte ensuite à une réalité plus contemporaine.
Filmographie :
1958 |
Les chemises rouges |
(Camicie rosse). Avec : Anna Magnani (Anita Garibaldi), Raf Vallone
(Giuseppe Garibaldi), Alain Cuny (Bueno), Jacques Sernas (Gentile).
1h39.
La vie de Garibaldi, de la chute de la République romaine en 1849 jusqu'à la fuite à Venise avec sa femme, Anita. |
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1959 | Kean |
(Kean - Genio e sregolatezza). Avec : Vittorio Gassman (Edmund Kean),
Eleonora Rossi Drago (Comtesse Elena Koefeld), Anna Maria Ferrero (Anna
Damby), Helmut Dantine (Lord Mewill), Gérard Landry (Le prince de Galles).
La vie de l'acteur shakespearien Edmund Kean au XVIIIe siècle en Angleterre |
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1958 |
Le défi |
(La Sfida). Avec : José Suárez (Vito Polara), Rosanna Schiaffino (Assunta),
Nino Vingelli (Gennaro), Decimo Cristiani (Salvatore Ajello). 1h27.
Naples. Vito Polaro se lance dans l'exportation de légumes et se heurte à Salvatore Ajello, qui dirige un gang. Vito accepte les règles d'Ajello, mais trop ambitieux, passe outre et tente de le doubler. Ajello l'abat devant Assunta que Vito s'apprêtait juste à épouser. |
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1959 | Profession : Magliari |
(I magliari). Avec : Renato Salvatori (Mario Balducci), Alberto Sordi
(Totonno), Belinda Lee (Paula Mayer), Nino Vingelli (Vincenzo), Aldo
Giuffrè (Armando). 1h59.
Mario a quitté Naples pour Hambourg, où il espère trouver du travail. Mais à l'expiration de son contrat, guère plus riche qu'à son arrivée, il erre, désemparé, dans la ville et décide de rentrer en Italie. C'est alors qu'il rencontre, dans une brasserie de Hanovre, un groupe de Napolitains dont Totonno qui lui propose de rejoindre la lucrative association dont ils font partie. Faute de mieux et appâter par l'argent facile, Mario accepte sans trop se poser de questions et entre ainsi dans une bande de malfaiteurs qui opère dans le quartier de la gare. Il fait ainsi la connaissance de Paula, la femme de Don Raffaele, le petit parrain local... |
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1962 |
Salvatore Giuliano |
Avec : Salvo Randone (Le président de la cour d'Assise de Viterbo),
Frank Wolff (Gaspare Pisciotta), Sennuccio Benelli (le reporter) Giuseppe
Calandra, Pietro Cammarata (Salvatore Giuliano).
5 juillet 1950, Salvatore Giuliano, traqué par l'armée et la police italiennes, est trouvé mort à Castelvetano... En 1945, Giuliano a vingt ans. Membre du mouvement séparatiste sicilien, il a pris le maquis après avoir tué un carabinier et organisé la révolte contre les autorités. Avec l'aide de la Mafia, il attaque les carabiniers à Montelepre et l'armée doit intervenir... |
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1963 | Main basse sur la ville |
(Le Mani sulla città). Avec : Rod Steiger (Edoardo Nottola), Salvo
Randone (De Angeli), Guido Alberti (Maglione). 1h45.
Entrepreneur de construction, E. Notolla, conseiller municipal de droite, convainc le maire de la ville et ses amis politiques, de l'aider dans son ambitieux projet d'urbanisation d'une zone agricole situé en périphérie nord. C'est alors que survient une catastrophe : ébranlé par les travaux de construction, un immeuble vétuste du quartier populaire de Vito Sant'Andréa s'effondre provoquant des morts et de nombreux blessés... |
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1965 | Le moment de vérité |
(Il Momento Della Verita). Avec Miguel Mateo 'Miguelín' (Miguelin),
José Gómez Sevillano (Son impressario), Pedro Basauri 'Pedrucho' (Pedrucho),
Linda Christian (Linda). 1h50.
C'est la procession de la Semaine Sainte à Séville. Dans les rues, une même ferveur religieuse et populaire anime pénitents, porteurs des reliques et badauds. Le lâcher de taureau dans les rues disperse en quelques instants cette foule compacte que l'on retrouve bientôt aux arènes. Sur la piste, les plus jeunes capturent la bête, qui est tuée dans la liesse générale. De retour de ces festivités, Miguel aide son père, sous un soleil de plomb, à fouler le blé selon des méthodes ancestrales. Désireux de sortir de cette condition misérable, Miguel part à Barcelone. Dans le Barrio Chino, il trouve une chambre dans une pension modeste tandis qu'au réfectoire, des compagnons d'infortune lui conseillent d'utiliser les services d'un rabatteur. Ainsi, en échange d'une ponction sur son salaire, Miguel trouve une place de docker dans un port. Mais, au bout d'un mois de ce travail harassant, il n'a pas économisé un centime et son exil commence à lui peser. Lors d'une virée avec ses amis, il découvre, dans la cave d'un café, quelques jeunes gens qui s'exercent au torero de salon sous la férule de Pedrucho, un ancien torero. D'abord moqueur à l'égard de ces pratiques, Miguel revient trouver le vieux professeur et se fait accepter à son cours. Il apprend peu à peu les rudiments de la tauromachie : travail à la cape, à la muleta, pose des banderilles, etc. Impatient de se confronter à de vrais bêtes, il participe à une tienta, puis saute dans l'arène comme espontaneo un jour de corrida. Vendeur de babioles à la sortir des arènes de Madrid, Miguel parvient à convaincre l'apoderado Don Ernesto de le mettre à l'affiche d'une «novillada» où il remporte son premier succès. C'est le début d'une longue série, dans des arènes de plus en plus importantes. De retour au pays, Miguel joue les fils prodigues auprès de ses parents, tandis qu'il conteste le pourcentage prohibitif que son apoderado prélève sur ses cachets. Lors d'une balade nostalgique, il retrouve ces paysans qui perpétuent les gestes des moissonneurs, ainsi que Teresa, une amie d'enfance. Peu après, Miguel reçoit l'alternative dans les arènes de Madrid. Lors de la fête organisée en son honneur, le torero fait la connaissance d'une admiratrice américaine avec laquelle il a une aventure. Lors d'une corrida, Miguel est assez grièvement blessé. Mais, pressé par son apoderado, il doit reprendre très vite ses tournées. Un jour, la peur le gagne. Il commence à s'interroger sur ses motivations et à critiquer avec virulence son apoderado, qui l'épuise en acceptant des contrats pour de petites arènes indignes de sa notoriété. Blessé au moment d'une mise à mort, il est transporté à l'infirmerie où il meurt peu après. Dans les rues de Séville, la procession de la Semaine sainte poursuit son cours, immuable. |
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1967 | La belle et le cavalier |
(C'era Una Volta). Avec : Sophia Loren (Isabella Candeloro), Omar Sharif
(Le Prince Rodrigo Fernandez), Georges Wilson (Jean-Jacques Bouché 'Monzu'),
Leslie French (Frère Giuseppe da Copertino), Dolores del Rio
(La reine mère). 1h44.
Rodrigo, un jeune et beau prince, ne vit que pour ses chevaux. La reine, sa mère voudrait qu'il trouve une femme, mais Rodrigo repousse toutes les princesses qui se présentent à lui. Un jour, il rencontre une jeune paysanne, Isabella, et en tombe amoureux. Mais ils ne peuvent se marier car elle n'est pas princesse... |
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1970 | Les hommes contre |
(Uomini Contro). Avec : Mark Frechette (Lt. Sassu), Alain Cuny (Gen.
Leone), Gian Maria Volonté (Lt. Ottolenghi). 1h45.
1916. Des combats désespérés opposent les troupes autrichiennes et italiennes pour le contrôle stratégique du Montefiore. Issu de la bourgeoisie, le lieutenant Sassù, jeune idéaliste, s'est convaincu à l'université du bien-fondé de l'entrée en guerre de l'Italie. Lorsque le conflit éclate, il est volontaire, persuadé de servir une juste cause. Au front, la réalité est autre. Tour à tour, Autrichiens et Italiens s'emparent du Montefiore, le perdent, puis le reprennent. Les hommes du bataillon de Sassù, exténués, se plient aux ordres du général Leone et livrent une attaque de nuit. La manoeuvre inutile avorte car les Autrichiens ont creusé des tranchées. Toute la division italienne doit en faire autant. C'est une interminable guerre de positions qui commence. Une profonde amitié naît entre Sassù et Ottolenghi, officier d'artillerie, son aîné. Socialiste anarchiste, Ottolenghi a perdu l'enthousiasme et l'idéalisme de sa jeunesse. Même s'il obéit aux ordres, il rejette la guerre et critique âprement les décisions du Haut Commandement. Sassù qui ne partage pas ses idées, admire sa détermination et sa lucidité. Ottolenghi tente de raisonner un régiment qui se révolte. En vain. La répression est terrible : le commandement suprême ordonne la décimation. Les offensives se succèdent, à travers l'enchevêtrement des barbelés, pour reprendre la position. Les hommes doivent se frayer un passage sous le feu ennemi. Les tentatives échouent, c'est un massacre. Écoeuré, Ottolenghi s'insurge; il veut entraîner ses soldats à se retourner contre leurs propres généraux. Il est abattu. Pour l'état-major, il n'y a plus qu'une solution pour l'emporter : l'artillerie. Leone fait ouvrir le feu, mais le tir des canons trop court, atteint les positions italiennes. On ajuste le tir; pendant ce temps, la compagnie de Sassù se repose un instant. Cette attitude est interprétée comme une mutinerie. Condamnés à mort, les hommes doivent être exécutés, Sassù commandant le peloton d'exécution. Il refuse, les hommes chargés d'exécuter la sentence également. Tenu pour responsable par l'impitoyable Leone, Sassù est fusillé. |
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1971 |
L'affaire Mattei |
(Il Caso Mattei). Avec : Gian Maria Volonté (Enrico Mattei),
Luigi Squarzina (un journaliste), Gianfranco Ombuen (Ing. Ferrari), Edda Ferronao (Mrs. Mattei), Accursio Di Leo (un sicilien important). 1h55.
Enrico Mattei, l'un des hommes d'affaires les plus puissants, les plus dynamiques et les plus redoutables de l'Italie d'après-guerre, meurt à la suite d'un accident d'avion, le 27 octobre 1962. S'agit-il d'un accident ou d'un attentat ? On ne le saura probablement jamais. Le film se présente comme un dossier, ou plutôt comme une enquête rétrospective (une succession de " retours en arrière ") sur les activités d'Enrico Mattei. C'est un personnage passionné qui, parti de rien, est devenu une sorte de roi du pétrole. Placé par l'État italien à la tête de l'AGIP (Agence Italienne des Pétroles), puis de l'ENI (Société Nationale des Hydrocarbures), sa personnalité atteint bientôt une dimension internationale. Travailleur infatigable, et comme saisi par la mystique de sa fonction, il défie les compagnies privées, court-circuite les trusts internationaux, s'en va dans les pays du Tiers Monde (Afrique du Nord, Moyen-Orient) pour négocier directement avec les produteurs. Il ne se soucie guère des règles du marché qu'imposaient jusqu'alors les grandes puissances économiques et politiques occidentales. Cette ambition effrénée, ses réussites et sa rage de poursuivre une mission pour laquelle il se sent prédestiné, lui valent la jalousie et la haine de certains groupes de pression qui s'effraient d'une concurrence aussi insolente. Orgueilleux, entreprenant jusqu'à la témérité, Enrico Mattei négligeait les avertissements et les menaces, directes ou feutrées de ses ennemis. A la fin du film, l'énigme de la mort d'Enrico Mattei reste entière. |
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1973 | Lucky Luciano |
Avec : Gian Maria Volonté (Charles 'Lucky' Luciano), Vincent
Gardenia (Colonel Charles Poletti), Charles Cioffi (Vito Genovese).
1h45.
A New York, le 11 février 1946, Salvatore Lucania, alias Lucky Luciano, gangster notoire, s'embarque pour la Sicile, où il est né en 1897. Protagoniste, au début des années 30, de la guerre des gangs et responsable de la "Nuit des Vêpres siciliennes" au cours de laquelle furent abattus les principaux chefs de la Mafia américaine, Luciano vient d'être libéré après seulement neuf ans de prison sur les trente- cinq prévus, pour "services rendus" à l'armée américaine, dont il aurait facilité le débarquement en Sicile et la progression en Italie.... |
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1975 | Cadavres exquis |
Avec : Lino Ventura (L'inspecteur Amerigo Rogas), Tino Carraro (Le
chef de la police), Marcel Bozzuffi, Max von Sydow (Le président
de la court suprême), Charles Vanel (Le procureur Varga), Fernando
Rey (Le ministre de l'intérieur), Tina Aumont (La prostituée),
Renato Salvatori (le cmmissaire de police), Luigi Pistilli (Cusan).
2h00.
Le vieux procureur Varga est assassiné quelques instants après être sorti des catacombes où il venait de se livrer à la méditation. L'inspecteur Rogas, chargé de l'enquête, assiste à ses grandioses funérailles, lesquelles sont troublées par des manifestations de jeunes gens venus dénoncer l'administration corrompue de la cité. En moins d'une semaine, en des lieux proches, deux autres magistrats sont tués dans des circonstances analogues. Tous deux sont pareillement jugés corrompus. En désaccord avec son supérieur, qui estime que le coupable est assurément un déséquilibré, Rogas émet l'hypothèse de la vengeance d'un homme injustement condamné. D'autres incidents, tout aussi troublants, finissent par le convaincre que ses supérieurs, en complicité avec les chefs des forces armées, se trouvent impliqués dans une vaste conjuration contre l'Etat. Par un ami d'enfance, Cusan, journaliste marxiste, Rogas parvient à obtenir un entretien avec le secrétaire du parti communiste qu'il tient à informer immédiatement. Rendez-vous est pris dans une salle du musée de la ville. C'est là que les deux hommes seront abattus. |
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1978 | Le Christ s'est arrêté à Eboli |
(Cristo Si E Fermato A Eboli) Avec : Gian Maria Volonté (Carlo
Levi), Paolo Bonacelli (Don Luigi Magalone), Alain Cuny (Le baron Nicola
Rotunno), Lea Massari (Luisa Levi), Irene Papas (Giulia Venere), François
Simon (Don Traiella). 2h30.
En 1935, un médecin écrivain du nom de Carlo Levi, est envoyé en résidence surveillée par le régime fasciste dans un village montagneux de l'extrême sud de l'Italie, en Lucanie. Pour cet intellectuel de gauche, c'est la découverte d'une réalité qui n'était jusqu'à présent pour lui qu'abstraction. Une terre de paysans, lointaine et coupée du monde de l'histoire, où il semble que même le Christ ne soit jamais arrivé. Les paysans en proie au paludisme découvrent que Levi est médecin. Ils se retournent de plus en plus vers lui. Mais pour lui, interdiction d'exercer la médecine sur ordre des fascistes. Seule la visite de sa soeur, d'une paysanne qui vient faire son ménage lui sont autorisées. Peu à peu le médecin comprendra ces paysans, leur déchéance, il les aidera. Lorsqu'au bout de deux années, Carlo Levi sera amnistié il quittera Eboli escorté de tous les paysans. Il leur promettra de revenir. Chose qu'il ne fera jamais. |
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1981 | Trois frères |
(Tre fratelli). Avec : Philippe Noiret (Raffaele Giuranna), Michele
Placido (Nicola Giuranna), Vittorio Mezzogiorno (Rocco Giuranna), Andréa
Ferréol (la femme de Raffaele), Maddalena Crippa (Giovanna),
Rosaria Tafuri (Rosaria), Marta Zoffoli (Marta). 1h53.
Un vieux paysan sort de sa ferme et se rend au bureau de poste pour envoyer un télégramme à chacun de ses fils qui habitent des villes éloignées. Le texte tient en peu de mots : "Maman morte ", signé " Ton père". L'aîné, Raffaele, cinquante ans, habite Rome où il est juge; il vient d'être chargé de l'instruction de l'assassinat d'un de ses collègues par une organisation terroriste et doit décider d'accepter ou non cette charge qui comporte de nombreux risques. Le cadet, Rocco, la quarantaine, est éducateur dans une institution pour jeunes délinquants à Naples : cette jeunesse souffrante développe en lui l'idée que, pour être sauvé, le monde doit rechercher et trouver de grandes inspirations spirituelles. Le benjamin, Nicola, trente ans, est ouvrier à Turin : séparé de sa femme, il est venu avec sa fille, Marta, âgée de huit ans. Pendant que l'enfant, seule ou avec son grand-père, découvre, émerveillée, la nature, les trois frères se lancent dans des conversations animées ou bien retrouvent chacun de leur côté, des lieux ou des personnes appartenant à leur passé. De temps à autre, l'un d'eux se retire dans ses pensées... À l'aube, alors que la campagne s'éveille, les trois frères pleurent leur mère morte. Le matin, l'enterrement est très simple: une mince file de paysans accompagne la bière. Le grand-père et la petite-fille restent seuls dans la cour de la ferme. Puis ils rentrent ensemble dans la maison vide. |
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1984 | Carmen |
Avec : Julia Migenes (Carmen), Plácido Domingo (Don José), Ruggero
Raimondi (Escamillo), Faith Esham (Micaëla), François Le Roux (Moralès). 2h32.
L'Andalousie vers 1820. Devant la caserne, Micaëla est venue voir Don José, mais il n'est pas encore là. Avec d'autres soldats, il assiste à la sortie des cigarières de la manufacture. L'une d'entre elles attire tous les regards, il s'agit de la belle et sauvage Carmen. S'il la regarde à peine, elle entreprend cependant de le séduire et lui jette une fleur arrachée à son corsage. Elle s'enfuit. Don José ramasse la fleur et la contemple songeur. Il retrouve Micaëla avec laquelle il évoque les tendres souvenirs d'un proche passé. Peu après, une rixe éclate; Carmen est responsable. Don José l'arrête. Mais les talents de la séduisante bohémienne triomphent. Il la libère, se condamnant par là même à la prison. Relâché après avoir purgé sa peine, Don José retrouve Carmen en compagnie de contrebandiers dans une auberge. Pour elle, il déserte et suit la petite troupe dans son périple à travers la montagne. Sa jalousie grandit, surtout lorsqu'il remarque que Carmen n'est pas insensible au charme du torero Escamillo, qui les invite à venir assister à sa prochaine corrida. Le jour venu, Don José refuse d'entendre Carmen lui dire qu'elle ne l'aime plus. Fou d'amour, de douleur et de rage, il la poignarde. |
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1987 | Chronique d'une mort annoncée |
(Cronaca da una muerte anunciada). Avec : Gian Maria Volonté
(Cristo Bedoya), Rupert Everett (Bayardo San Roman), Ornella Muti (Angela
Vicario), Irene Papas (La mère d'Angela), Lucia Bosé (Placida
Linero), Anthony Delon (Santiago Nasar), Alain Cuny (Widower), Sergi
Mateu (Cristo Bedoya, jeune).1h49.
Cristo Bedoya, la cinquantaine, est de retour. Il vient diriger l'hôpital de son village, vingt-cinq ans après le drame. Il se recueille sur la tombe d'un jeune homme, Santiago Nasar. Rencontrant la vieille mère de son ami de jeunesse, il se souvient... Ce jour-là, le village au bord du fleuve avait vu arriver par le bateau, Bayardo San Roman, un étranger à l'allure aussi énigmatique qu'assurée. C'est en passant devant la maison Vicario qu'il tombe amoureux d'Angela. Il se jure de la prendre pour épouse et le clame à tout le village par le biais de son effronterie et grâce à sa fortune. Angela accepte, plus poussée par les siens que mue par un véritable sentiment. Bayardo l'épouse après lui avoir acheté une superbe demeure. Mais lors de la nuit de noces, il découvre qu'Angela a déjà perdu sa virginité. Il la renvoie et quitte le village. Pedro et Pablo, les frères d'Angela, lui font avouer le nom du coupable : Santiago Nasar. Dès lors, ils n'ont d'autre volonté que de laver dans le sang l'honneur de la famille. Tout le village est au courant mais personne n'empêche véritablement cet assassinat, par un accord presque tacite lié à la tradition ancestrale. Les deux frères sont arrêtés, jugés et emprisonnés. Vingt-cinq ans après, quelque chose subsiste encore du drame. Angela n'a pas oublié Bayardo, elle lui a envoyé des lettres passionnées demeurées sans réponse. Cristo Bedoya lui demande si c'était bien Santiago le coupable Angela le confirme. Un jour, Bayardo San Roman est de retour, sans la prestance d'autrefois. Il a sur lui toutes les lettres d'Angela qu'il retrouve avec une vive émotion. Lui non plus n'a jamais cessé de l'aimer. Mais Santiago Nasar repose sous terre, mort assassiné à 21 ans. |
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1989 | Oublier Palerme |
(Dimenticare Palermo). Avec : James Belushi (Carmine Bonavia), Mimi
Rogers (Carrie), Joss Ackland, Philippe Noiret, Vittorio Gassman.
Carmine Bonavia, américain d'origine sicilienne, brigue la mairie de NewYork. "Faire la différence" est sa devise. Gianna, journaliste italienne, attire son attention par sa beauté mais aussi par son radicalisme et son innocence. Estil vraiment différent ? lui suggère-t-elle, Et les vrais problèmes ? Les ravages de la drogue et la quasi-impunité des trafiquants ? Ne serait-ce pas une solution d'en légaliser l'usage pour mieux le contrôler et briser ainsi les revendeurs, liés à la mafia ? Gianna et Carmine évoquent aussi leurs origines communes : la Sicile et Palerme, que lui ne connaît pas. Carmine épouse Carrie, journaliste yuppie, et, sans lui parler de Gianna, décide de passer sa lune de miel en Sicile et de mettre dans son programme la libéralisation de la drogue. Sa côte dans les sondages remonte, mais il tombe immédiatement dans le collimateur de la Mafia. Palerme est un choc pour Carmine, qui regarde, et pour son épouse, qui photographie. Fascination devant splendeurs et traditions, inquiétude face au pourrissement et aux signes de corruption. Contre-coup des positions prises à New York, un homme les suit, qui pousse Carmine vers une superbe femme brune. Le mari résiste, mais ne supporte pas que sa femme soit poursuivie par un vendeur de jasmin qui couvre de fleurs les lieux où elle passe. Carmine veut savoir qui tend ces pièges. Et le danger se précise : il se bat sur le marché populeux avec l'homme au jasmin qui s'effondre, poignardé. Scandale, même s'il est établi que l'Américain n'est pas coupable. Excédé, Carmine retrouve celui qui les suit et qui lui suggère de ne pas toucher à la drogue et à ceux qui en vivent. "Tu es un des nôtres" : la formule équivaut à une menace. A New York, Gianna comprend le chantage dont Carmine est victime. Mais, lors d'une cérémonie, le candidat se révolte, clame tout haut et net son désir d'honnêteté. Un tireur embusqué l'abat, sous les yeux de Carrie et de Gianna. |
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1996 | La trêve |
(La Tregua). Avec : John Turturro (Primo Levi), Rade Serbedzija (Le
Grec), Massimo Ghini (Cesare), Stefano Dionisi (Daniele). 2h05.
Janvier 1945. L'armée rouge libère le camp d'Auschwitz et les survivants tentent de rejoindre leurs pays d'origine, voyagent dans une Europe en plein chaos, qui leur permet de réapprendre la liberté, dont ils avaient perdu le goût. Incapable, comme d'autres, de brûler sa veste de prisonnier marquée de l'étoile de David et d'un numéro de matricule, qu'il conserve comme une preuve, Primo fait une rencontre déterminante : le Grec, aventurier animé d'un féroce appétit de vivre. Il s'associe à quelques compagnons, italiens comme lui : Daniele, tourmenté par les souvenirs et la maladie, et qui, lors d'une étape, humiliera des Allemands, désormais prisonniers des Russes; Cesare, dont le moral est toujours au beau-fixe; Ferrari, le pickpocket déporté par erreur et qui veut se racheter une conduite... Pologne, Roumanie, Ukraine, Hongrie, Autriche, Allemagne et enfin Italie; dix mois d'errance, émaillés d'incidents dramatiques, absurdes ou cocasses, mais aussi de rencontres déterminantes. En camion, en train quand il y a des wagons ou que les voies ne sont pas coupées, Primo redécouvre la vie, l'espoir et la dignité, l'envie de chanter, danser ou manger. Le désir et l'amour également, auprès de Galina, la belle infirmière russe un peu vénale, ou d'une rescapée d'Auschwitz. Il est obsédé par l'outrage subi, et par le fait d'avoir survécu. Lors d'une halte en gare de Munich, Primo montre sa veste de déporté à un prisonnier allemand, qui s'agenouille devant lui. Quand Primo Levi atteint enfin Turin, il veut désormais témoigner. Il sera écrivain pour dire : "N'oubliez pas que cela fut. " |
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