 |
 |
Eun-mo revient
à Paju, cité de banlieue en marge de Séoul où
elle est née, après trois ans passées en Inde. Y revient-elle
pour affronter son passé, le décès tragique de sa soeu,r
ou pour retrouver Joong-Shik, son beau-frère, avec qui elle entretient
une relation ambiguë ?
A son retour, Eun-mo constate que l’immeuble dans lequel elle habitait est sur le point d’être démoli. Son beau-frère, Joong-shik, est à la tête du mouvement de protestation des anciens locataires qui continuent d’habiter les lieux de manière illégale.
Eun-mo et Joong-shik se retrouvent et se lient, jusqu’à ce que ce dernier révèle un secret concernant la mort de son épouse…
 |
 |
Le film est
construit sur de nombreux flashes back qui révèlent petit à
petit le mystère entourant la fuite d'Eun-Mo et le décès
de sa sœur Eun-Soo, dévoilant la responsabilité de la première
dans l'explosion au gaz qui a coûté la vie à la seconde
en même temps que ses sentiments pour Joong-Shik.
Cette explosion est d'autant plus étrange que le tuyau à l'origine de la fuite de gaz a disparu et que Joong-Shik a refusé le bénéfice de l'assurance-vie de sa femme.
Paju décrit les rapports impossibles entre Joong-Shik, véritable juste dans ses combats protestataires, et les femmes qui croisent sa route, sous le regard d'une implacable transcendance (nombreux plans sur des symboles chrétiens).
Joong-Shik mène dans un décor de quartier délabré un groupe d'activistes dans une lutte contre des promoteurs immobiliers qui souhaitent démolir l'immeuble qu'ils occupent. Le parallèle entre cette lutte politique vaine et inégale dans ce décor de démolition et la vie sentimentale de Joong-Shik est flagrant.
A chaque épisode sentimental, Joong-Shik est implacablement puni. Quand il couche avec Ja-Yung, l'enfant de cette dernière laissé sans surveillance pendant leurs ébats se brûle avec une casserole d'eau bouillante. Son mariage avec Eun-Soo est un échec qui s'achève en drame. Enfin, quand il avoue son amour à Eun-Mo, cette dernière l'envoie en prison en l'accusant du décès de sa sœur. Plus rien ne s'oppose alors à la destruction de l'immeuble qu'il défendait.
Matthieu Boivin le 20/03/2010
