Marcel Ophuls, de son vrai nom Hans Marcel Oppenheimer, est né le 01 Novembre 1927 à Frankfort. Il suit l'exil de sa famille en France et aux Etats-Unis. De retour à Paris en 1950, il étudie la philosophie qu'il abandonne pour devenir l'assistant de Julien Duvivier, d'Anatole Litvak, et de son père Max sur Lola Montès (1955).
Il travaille un temps à la télévision allemande puis réalise le sketch français de L'amour à vingt ans (1962) puis deux comédies de tradition hollywoodienne : Peau de banane (1963) et Feu à volonté (1965). Mais c'est le scandale suscité par Le chagrin et la pitié (1971) qui le rend célèbre. Conçu pour la télévision, ce film fleuve est longtemps interdit d'antenne en France et est d'abord diffusé - avec un grand succès - dans les salles de cinéma Art et Essai. Marcel Ophuls détruit bien des mythes en faisant la chronique d'une ville française pendant l'Occupation, Clermont-Ferrand, à l'aide de bandes d'actualités et de témoignages. Impressionnant travail de montage, le film, en montrant l'absence d'héroïsme des Français sous la botte nazie, propose une perception de l'histoire qui s'appuie sur des comportements individuels et interroge la mémoire collective.
Marcel Ophuls renouvelle sa performance avec un film sur le procès de Nuremberg (The memory of justice, 1976) et avec un rigoureux document sur le procès du criminel de guerre Klaus Barbie (Hôtel Terminus, 1988). Toujours sur la brèche, il signe Veillée d'armes, histoire du journalisme en temps de guerre (1995) inspiré par la tragédie bosniaque.
L'oeuvre de Marcel Ophuls, documentariste qui rêve de fiction, révèle non
seulement un témoin patient et obstiné, mais aussi un cinéaste inventif qui
brise les conventions du genre. Hostile à la notion de cinéma vérité, il affiche
ostensiblement son parti pris de la dramatisation et parfois de l'autodérision.
Court-métrage:
1960 : Matisse ou Le talent de bonheur
Longs-métrages:
1958 |
Das Pflichtmandat |
Téléfilm | |
1962 | Munich |
Segment de L'amour à vingt ans. Avec : Christian Doermer (Tonio), Barbara Frey (Ursula) | |
1963 | Peau de banane |
Avec : Jeanne Moreau (Cathy), Jean-Paul Belmondo (Michel), Claude Brasseur (Charlie), Jean-Pierre Marielle (Reynaldo), Gert Fröbe (Lachard). 1h45. Avec l'aide de son ex-mari, une jeune femme veut venger son père, que des associés escrocs ont ruiné. L'affaire est menée rondement grâce à l'astuce et à l'aplomb de la femme. Son ex-mari retombe amoureux d'elle |
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1965 | Feu à volonté |
Avec : Eddie Constantine (Mike Warner), Nelly Benedetti (Soledad), Daniel Ceccaldi (Stéphane), Laura Valenzuela (Isabelle). 1h30. L'agent Mike Warner a pour mission de retrouver un génie de dix-neuf ans, Carl, enlevé par des espions. Il se rend à Madrid avec Stéphane Seray, agent des services secrets de l'O.T.A.N. et y rencontre la mystérieuse Nina... |
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1967 | Munich ou la paix pour cent ans |
Téléfilm | |
1969 | Le chagrin et la pitié |
Une chronique sans complaisance d'une ville francaise, Clermont-Ferrand, sous forme de reportage de l'époque de la Seconde Guerre Mondiale et de l'occupation allemande de 1940 à 1945, à travers divers documents et interviews. | |
1970 | La moisson de My Laï |
Téléfilm. 0h43. | |
1970 | Clavigo |
Téléfilm. Avec : Thomas Holtzmann (Clavigo), Rolf Boysen (Carlos), Friedhelm Ptok (Beaumarchais), Krista Keller (Marie Beaumarchais), Kyra Mladeck (Sophie). 2h08. | |
1970 | Faisons un rêve |
Téléfilm d'après Sacha Guitry. Avec Sabine Sinjen (Elle), Ulli Lommel (Lui), Ernst Stankovski (André). 1h14. |
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1971 | À la recherche de mon Amérique |
Téléfilm | |
1973 |
À ceux qui perdent |
1976 | The memory of Justice |
Avec : Joan Baez (la chanteuse), Karl Dönitz (le 2ème accusé), Hermann Göring, Hans-Joachim Kulenkampff (l'acteur), Yehudi Menuhin, Albert Speer, Telford Taylor. 4h38 | |
1980 | Kortnergeschichten |
Téléfilm | |
1982 | Festspiele |
Téléfilm | |
1988 | Hôtel Terminus : Klaus Barbie, sa vie et son temps |
Avec : Klaus Barbie, , Johannes Schneider-Merck (voisin de Barbie à Lima), Claude Lanzmann, La voix de Jeanne Moreau, Marcel Ophuls. 4h27. Documentaire sur le procès de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon pendant la Deuxième Guerre Mondiale, et sur sa vie après la guerre. |
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1991 |
November days |
Documentaire avec : Anne Blaurock, Bärbel Bohley, Barbara Brecht-Schall, Susi Fischer, Werner Fischer. 2h09. | |
1994 | Veillées d'armes |
Documentaire avec : Christiane Amanpour, Paul Amar, Sergio Apollonio, Isabelle Baillancourt, Nigel Bateson. 3h53. Au cours de deux voyages a Sarajevo, Marcel Ophuls a filmé et interviewé des journalistes et correspondants de guerre, s'interrogeant avec eux sur le traitement de l'actualité par les médias et sur l'éthique de la profession. |
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2009 | Max par Marcel |
Documentaire. Avec : Marcel Ophuls et Martine Carol, Danielle Darrieux, Daniel Gélin, Peter Ustinov 1h21. Marcel Ophuls raconte des anecdotes sur son père, Max Ophuls. Ce documentaire en quatre parties contient également des interviews rares de plusieurs acteurs qui ont travaillé avec le célèbre metteur en scène, ainsi que des extraits des principaux films discutés. |
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2013 | Un voyageur |
Avec : Marcel Ophuls et Elliott Erwitt, Jeanne Moreau, Madeleine Morgenstern, John Simpson, Frederick Wiseman. 1h46. Dix-huit ans après son dernier film sorti en salles (Veillées d'armes), Marcel Ophuls sort de sa retraite, corrosif et drôle aussi. Le grand réalisateur livre ses mémoires, réalise lui-même son testament audiovisuel, pour que nul ne s'en charge à sa place. |
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Né en 1927
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18 films | ||
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