Rachel, Rachel
1968

Rachel Cameron est institutrice dans une petite ville de province américaine. Malgré ses 35 ans, elle vit toujours sous l'influence de sa mère, une vieille femme dominatrice et acariâtre. Avec son amie Calla, elle assiste à une cérémonie religieuse qui tourne à l'hystérie collective, et elle se laisse prendre par l'ambiance. A la fin de la soirée, Calla l'embrasse sur la bouche et Rachel, profondément choquée, se rend compte de l'attirance physique qu'elle exerce sur lajeune femme. Elle décide alors de rompre leurs relations.

Cet incident a révélé à Rachel le vide et l'inutilité de sa vie. Elle essaie plusieurs fois de réagir, mais elle retombe toujours sous la coupe de sa mère. Un jour, un ami d'enfance, Nick, revient à la ville pour rendre visite à ses parents. Il fait la cour à Rachel, presque machinalement, mais l'institutrice, encore vierge, attache beaucoup d'importance à cette première liaison sexuelle. Nick prend peur devant la violence des sentiments de sa maîtresse et s'en va. Rachel se croit enceinte et concentre tous ses espoirs sur cet événement : elle a enfin un but dans la vie. Mais sa joie est de courte durée, ce n'était qu'une grossesse nerveuse. Ne pouvant plus supporter son environnement, elle déménage dans un autre État. Sa mère qui refuse de vivre seule, l'accompagne...

Devant le refus des financiers de soutenir le projet de Joanne Woodward et Stewart Stern, Paul Newman décide de produire et diriger lui-même le film. Si Rachel, Rachel est le premier long métrage réalisé par le comédien, manier la caméra ne lui est pas étranger puisqu'il a déjà tourné un court métrage de 28 minutes en 1959, à l'Actor's Studio, De la nocivité du tabac d'après un monologue de Tchékhov.

Devenir réalisateur fut aisé pour Paul Newman comme il l'a confié à Joan Berlhel du New York Times :

"Je pense qu'il est plus facile de mettre en scène si vous êtes acteur parce que vous comprenez les problèmes des acteurs... Les acteurs veulent mettre en scène parce qu'ils en ont assez des limites auxquelles on se heurte quand on joue la comédie... Dans la mise en scène, au contraire, vous travaillez constamment avec des gens nouveaux dans un nouveau cadre... Quand vous participez à toutes les phases d'une production : scénario, éclairage, maquillage, costumes, direction d'acteur, vous êtes relancé à chaque instant et vous n'avez pas l'occasion le ralentir. "

Nell Potts est le pseudonyme de Nell Newman, la fille de Joanne Woodward et Paul Newman. Elle interprétera, en 1972, une des filles de Joanne Woodward dans le troisième film de son père, De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites.

En 1968, la critique new-yorkaise a consacré Paul Newman meilleur metteur en scène de l'année et Joanne Woodward, meilleure actrice.

 

 

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D'après le roman de Margaret Laurence A Jest of God. Avec : Joanne Woodward (Rachel Cameron), James Olson (Nick Kazlik), Kate Harrington (Mme Cameron), Estelle Parsons (Calla Mackie), Donald Moffat (Niall Cameron), Terry Kiser (Le prêcheur), Frank Corsaro (Hector Jonas), Bernard Barrow (Leighton Siddley), Shawn Campbell (James), Izzy Singer (Lee Shabab). 1h41.