Hiver 2009. John, ancien officier de l’armée de l’air devenu pilote commercial, habite Los Angeles avec son compagnon Eric et leur fille adoptive Mónica, loin de la vie rurale conservatrice qu’il a quittée voilà des années. Son père, Willis, un homme obstiné issu d’une époque révolue, vit désormais seul dans la ferme isolée où a grandi John. L’esprit de Willis déclinant, John l’emmène avec lui dans l’Ouest, dans l’espoir que sa soeur Sarah et lui pourront trouver au vieil homme un foyer plus proche de chez eux. Mais leurs bonnes intentions se heurtent au refus absolu de Willis, qui ne veut rien changer à son mode de vie...
Une purge de près de deux heures où l'on doit supporter le portait d'un homme méchant, machiste, proférant des injures homophobes pendant que son fils encaisse avec un calme "admirable" le tout entrecoupé de flashes-back chichiteux du temps merveilleux d'autrefois où la nature était belle.
Comment tout ce malheur est arrivé ? A n'avoir jamais écouté les autres et n'en faire qu'à sa tête, Willis va mourir seul dans une séquence aussi ridicule que le film dans son entier. Certes Willis est prétendu fou avec des mots qui lui échappent maintenant comme une pulsion incontrôlée. Pourtant ses petits-enfants se souviennent d’un grand-père toujours odieux. Le film caricature l'antagonisme entre Amérique ancienne (rurale, nationaliste et pro-armes) et une autre plus moderne (riche, libérale et urbaine). Dommage pour les références culturelles évoquées : un portrait de Dora Maar par Picasso et un extrait de La rivière rouge de Howard Hawks.
Ce film, monté sur le seul nom de Viggo Mortensen pour un projet en partie autobiographique, relève d’un vieux cinéma académique qu'éclaire de temps à autre le jeu de Hannah Gross en femme amoureuse puis déçue jusqu'à l'insupportable de la grossièreté croissante de son mari.
Jean-Luc Lacuve, le 20 mai 2021