New York, 1920. Deux Italiens, Nicolas Sacco, cordonnier, et Bartolomeo Vanzetti, marchand de poissons anarchiste, sont arrêtés et accusés du meurtre de deux hommes commis au cours d'un hold-up. Fred Moore, leur avocat, démontre leur innocence mais le procureur et le juge développent une argumentation imprégnée de xénophobie et de paranoïa antibolchevique. Le jury condamne à mort les deux Italiens.
Longtemps, pour le grand public, la seule chose qui a “survécu” du film de Giuliano Montaldo, ce fut la chanson de Joan Baez qui illustre son générique de fin, le fameux “The Ballad of Sacco and Vanzetti” plus connu pour sa première ligne, “Here’s to you Nicola and Bart”. Les cinéphiles, eux, avaient gardé en mémoire un film d’une force inouïe, à commencer par son début et ses images en noir et blanc d’une rafle dans les campements d’émigrés italiens par la police américaine et la violence du flash au magnésium d’un photographe de presse “couvrant” l’événement. Certes, l’histoire était forte, elle aussi, et avait fait le tour du monde en son temps. L’histoire ? Celles de deux Italiens qui, comme tant d’autres, étaient venus chercher fortune en Amérique – Boston en l’occurrence – , cordonnier pour le premier (Sacco) vendeur de poissons pour le second (Vanzetti), vite accusés en 1920 d’un meurtre qu’ils n’avaient pas commis et davantage jugés pour leurs convictions politiques épousant celles des mouvements anarchistes de l’époque. Condamnés à mort, ils seront passés par la chaise électrique sept ans plus tard, malgré les manifestations de soutien de plus en plus importantes à travers la planète à mesure qu’approchait la date de leur exécution.