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Les marches de la mort - Printemps 1944-printemps 1945

2019

Festival de Cannes 2016, Semaine de la critique Avec : Garance Marillier (Justine), Ella Rumpf (Alexia), Rabah Naït Oufella (Adrien), Joana Preiss (La mère). 1h38.

Du printemps 1944 à la capitulation du Troisième Reich en mai 1945, les nazis ont organisé dans le plus grand chaos le transfert des détenus depuis les camps des territoires occupés de l’Est. Dans un documentaire poignant, Virginie Linhart retrace cet épisode tragique méconnu de l'horreur concentrationnaire. 

Le 22 juin 1944, Himmler signe l’ordre officiel déléguant aux responsables SS des camps de concentration situés dans les territoires occupés à l’Est par le Reich – des pays Baltes à la Pologne et la Tchéquie d'alors – l’évacuation des détenus aptes au travail vers des camps éloignés du front. Pris en tenaille par l’offensive des troupes anglo-américaines et celle de l’Armée rouge, le régime nazi veut continuer à faire tourner sa machine militaro-industrielle avec sa main-d’œuvre de captifs. De Majdanek via Lublin, à partir d’avril 1944, jusqu’à Auschwitz-Birkenau, puis, entre l’été 1944 et l’hiver 1945, d’Auschwitz-Birkenau jusqu’à Dachau, près de Munich... : à mesure que le front se rapproche des camps de l’Est, les évacuations des captifs de quelque 500 camps disséminés dans toute l’Europe centrale et orientale se déroulent dans le plus grand chaos. Transférés à pied ou parfois en camion jusqu’à des gares où ils sont entassés dans convois de marchandises, plus de 700 000 détenus, hommes et femmes jugés aptes au travail, vont ainsi prendre la route tout au long de la dernière année du conflit mondial pour rejoindre, de camp en camp, l’Allemagne et l’Autriche. Plus d’un tiers d’entre eux mourront lors de ces terribles "marches de la mort", succombant à la faim, au froid, à l’épuisement, voire seront abattus en chemin par leurs gardiens ou les populations des villages traversés. 

Périple cauchemardesque 
Les images des marches de la mort sont rares : une poignée de photos prises clandestinement par des civils, des images de films amateurs comme celles qui témoignent du départ à pied, à l’automne 1944, de 50?000 juifs du ghetto de Budapest vers Vienne. Seule mémoire vivante, celle des témoignages de rescapés célèbres comme Marceline Loridan-Ivens, Simone Veil ou Primo Levi, qui ont raconté leur périple cauchemardesque, mais aussi d’anonymes, recueillis pour la télévision ou la Fondation des archives de l'histoire audiovisuelle des survivants de la Shoah, fondée par Steven Spielberg. Réunissant les éclairages des historiens Christian Ingrao, Annette Wieviorka, Johann Chapoutot et Tal Bruttmann, Virginie Linhart (Ernest Hemingway – Quatre mariages et un enterrementCe qu'ils savaient – Les Alliés face à la ShoahAprès les camps, la vie…) documente l’un des épisodes les plus méconnus de la folie jusqu’au-boutiste d’un Troisième Reich refusant de se résoudre à la défaite jusqu’aux derniers jours de la guerre. 

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